Trouvé sur 20 Minutes : L’étude a été menée sur 21 rats femelles, pendant la gestation puis l’allaitement. « A priori, s’il y a des effets sur le rat, il devrait y en avoir sur l’humain », précise Thierry Charlier, professeur à l’Université Rennes 1 et membre de l’Irset, qui a supervisé l’étude.
Les rattes ont été divisées en trois groupes et ont toutes reçu quotidiennement, durant une trentaine de jours, une gaufrette vanillée contenant soit du glyphosate, soit du Roundup (glyphosate mélangé à d’autres molécules chimiques), soit de l’eau.
La dose administrée était de 5 mg/kilos et par jour, « supérieure à celle que l’on trouve dans l’environnement » mais « dix fois inférieure à la dose théoriquement sans effet néfaste observé », souligne le chercheur. Premier point évalué : le comportement maternel. « On a observé chez les individus traités par le Roundup une augmentation du léchage des jeunes, un comportement indispensable à leur développement », constate Thierry Charlier.
Les chercheurs ont ensuite analysé les régions du cerveau associées au comportement maternel, à savoir l’hippocampe (lié à la mémoire) et le cortex pré-frontal (aspect décisionnel). Conclusion : pour les rattes ayant ingéré du glyphosate seul ou du Roundup, cela va « changer la façon dont les neurones communiquent entre eux », explique le professeur. Dès lors, celui-ci s’interroge : « S’il y a des effets sur le cerveau, c’est peut-être car le glyphosate modifie le microbiote intestinal. »
La modification du microbiote intestinal peut être liée à certaines pathologies
Le glyphosate agit en effet sur les bactéries, dont est rempli le microbiote intestinal, plus connu sous le nom de flore intestinale. Les chercheurs de l’Irset ont ainsi, avec la collaboration de l’Institut Micalis de Jouy-en-Josas (Yvelines), « récupéré les crottes des mères et quantifié toutes les bactéries ».
Là aussi, ils ont découvert que le Roundup et à un degré moindre le glyphosate pur avaient « un effet sur certaines populations de bactéries », relate Thierry Charlier. Et pour lui, cela « pose question ». « Certaines pathologies, comme le diabète, Alzheimer ou la dépression, sont liées à une modification de microbiote intestinal », rappelle-t-il.