Depuis 2 ans, le logiciel d’analyse des données dont se sert les services de renseignement français est la propriété d’une start-up américaine financée par la CIA… Situation ubuesque dont le gouvernement semble enfin vouloir sortir.
Développer la souveraineté numérique de la France et de l’Europe. Le gouvernement intensifie ses efforts en ce sens afin de ne plus dépendre des logiciels américains au moment où les relations transatlantiques ne sont pas des plus chaleureuses, rapporte l’agence Bloomberg.
En ligne de mire notamment : un logiciel d’analyse de données (Big Data) fourni par Palantir, une start-up américaine financée en partie par la CIA et que le renseignement intérieur français utilise pour sa lutte antiterroriste. Le contrat avait été signé en 2016 « en l’absence d’une solution française et européenne ».
Mais Paris voudrait désormais lui trouver un remplaçant « maison ». « Nous cherchons aujourd’hui à développer une offre française ou européenne », explique le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure, Laurent Nunez, à Bloomberg. « Nous avons pour objectif de lancer un outil pour toutes les agences de renseignement. Et de nombreuses entreprises sont intervenues. »
Une start-up valorisée 20 milliards
Peu connue du grand public, Palantir est pourtant l’une des pépites de la Silicon Valley. Elle a rejoint en 2015 le cercle des start-up valorisées au moins 20 milliards de dollars . Lancée en 2004 notamment par Peter Thiel , cofondateur de Paypal et l’un des premiers investisseurs de Facebook, l’entreprise compte aujourd’hui 2.000 employés, selon Forbes. Elle compterait parmi ses clients la NSA, le Département américain de la Sécurité intérieure, les Marines ou encore l’Armée de l’air américaine.
Source : Les Echos