Les étudiants du Québec sont en grève depuis plusieurs semaines afin de protester contre l’augmentation des frais de scolarité imposée par le gouvernement. Suite à divers affrontements, un important dispositif policier a été mis en place. Certains étudiants, pour se moquer des policiers, font le salut nazi.
Inadmissible selon le B’nai Brith Canada (secte maçonnique juive), qui a diffusé un communiqué pour rappeler que le ventre de la bête est toujours fécond :
« Les gestes des manifestants, qu’ils visent à insulter la police ou à attirer l’attention sur leur cause, constituent une injure à la mémoire des victimes de l’Holocauste et rappellent avec quelle rapidité l’antisémitisme et la haine peuvent se retrouver sur la place publique. »
Puis c’est la surenchère :
Le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal abonde dans le même sens. « Le geste est choquant parce que nous sommes des historiens et que nous savons qu’il ne s’agit pas du même contexte historique ou politique », a expliqué sa porte-parole, Audrey Licop. « Mais le problème est que son utilisation constitue un profond manque de respect pour les victimes du nazisme et le génocide des juifs durant la Seconde Guerre mondiale », dit-elle.
Encore : Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes reconnaît aussi que ce geste ne traduit pas de l’antisémitisme ou du nazisme. Selon son porte-parole, David Ouellette, cela relève plutôt « d’un manque de connaissance de l’histoire et surtout de la rhétorique exagérée et hyperbolique qui caractérise ce conflit depuis plusieurs mois ».
Et encore : La Fédération des étudiants universitaires du Québec (FEUQ) a aussi manifesté son inconfort. La présidente de l’association, Martine Desjardins, a communiqué directement avec le B’nai Brith. « Je leur ai dit que pour nous, ça ne représentait pas les valeurs québécoises et canadiennes et nous pensons, effectivement, qu’il s’agit d’une erreur de jugement que d’avoir utilisé ce signe », dit-elle.