Bygmalion, Buisson, Bettencourt, les écoutes, les sondages de l’Elysée… et maintenant, une première : un ancien chef d’Etat en garde à vue. Sarkozy est depuis quelques temps déjà dans la ligne de mire, le voilà derrière les barreaux.
Il est arrivé dans les locaux de la PJ de Nanterre peu après 8 heures ce matin et a immédiatement été mis en garde à vue dans l’affaires des écoutes, pour trafic d’influence présumé.
Les gardes à vue de son avocat, maître Herzog et de deux autres magistrats (Gilbert Azibert, ex-avocat général à la chambre civile de la Cour de cassation, et Patrick Sassoust, qui tient les mêmes fonctions à la chambre criminelle de cette haute juridiction) qui duraient depuis lundi ont été prolongées.
Une garde à vue qui enchante toutes les canailles de la République, pour des raisons différentes.
François Hollande oublie de son côté sa chute vertigineuse dans les sondages, Alain Juppé ou Xavier Bertand, bien que du même camp politique, n’y voient que leur porte d’entrée dans la cour des grands… Bref, chacun y trouve son compte, hormis quelques « fidèles ».
Pour l’instant, l’ex-président de la République va devoir expliquer son rôle dans l’affaire de trafic d’influence présumé, soulevée après son placement sous écoutes des mois durant.Il est en effet au centre d’une information judiciaire ouverte le 26 février dernier pour trafic d’influence et violation du secret de l’instruction qui avait été révélés par des écoutes téléphoniques.
Certains hurlent à la manipulation, d’autres affirment qu’il est un justiciable comme les autres. Ce qui est certain, c’est que si c’est une « première », c’est tout simplement parce que Mitterrand est mort trop vite et que Chirac l’a échappé belle…
Il est évident que Sarkozy, qui gère à merveille la communication de son éventuel retour en politique, pourrait retourner cette affaire à son avantage. Escrocs contre escrocs, tout le système politico-judicaire en branle, bien malin qui saura prédire l’avenir.
En attendant, ces affaires sont livrées aux Français incapables d’y voir clair et dont l’avis importe peu.
Leur défiance à l’égard des partis politiques et de leurs représentants devient chaque jour de plus en plus compréhensible. Ils aimeraient seulement que la Justice, décidément politique, travaille avec autant d’acharnement à s’occuper de leurs affaires…