« La barbarie à visage de clown, la subversion ridicule, sont les plus dangereuses, étant les mieux insinuées. Elles visent le scoutisme parce que c’est un précieux instrument de formation des jeunes: deux cheftaines guides sont exclues pour vouloir interdire aux transgenres d’utiliser la douche des filles.
J’ai consulté Wikipedia pour vérifier certains articles de la loi scoute qui m’étaient sortis de la tête. Je n’ai pas été déçue du voyage. Le pauvre Baden Powell s’en retournerait dans sa tombe. Les maçons à l’œuvre aujourd’hui dans le scoutisme mondial et français (si l’on excepte les mouvements traditionnels) ne sont pas du même atelier que lui. Madoué ! Les choses ont bien changé depuis que j’usais mes bottines par les halliers et les bois.
Le Sunday Times raconte l’histoire des cheftaines exclues
Le Sunday Times publiait en avril dernier une lettre manifeste signée par 224 cheftaines guides, anciennes guides et parents de guides. Elle déplorait notamment que « les règles d’inclusion trans (renforçaient) les stéréotypes de genre », tout en ne donnant pas droit « au consentement des parents au préalable informés », et en menaçant la sécurité et l’intimité des filles. Elle dénonçait en particulier l’interdiction faites aux cheftaines de dire aux parents que leurs filles doivent partager leur dortoir, la salle de douches et les toilettes avec des individus « physiquement mâles », même s’ils se déclarent filles, en clair avec des transgenres, sincères ou non, ce qui est imposé par le scoutisme d’aujourd’hui aux guides, dont les troupes sont tenues d’accepter en leur sein des garçons qui « s’identifient en tant que filles ».
Des transgenres de six ans dans les douches des filles
Ces bêtises mériteraient un gros éclat de rire, mais elles existent, elles sont contraignantes, et opposables à qui s’en étonne ou les critique. Parmi les 224 signataires de cette lettre de bon sens figuraient douze cheftaines en exercice. Mal leur a pris. La direction des guides du Royaume uni a exclu deux d’entre elles et fermé leurs troupes, lançant des enquêtes disciplinaires sur « au moins cinq autres cheftaines guides », selon le Sunday Times. L’un des cas nommément cité désole : Helen Watts était cheftaine depuis quinze ans, elle dirigeait la troupe de l’Arc en ciel à Londres, un groupe de toutes petites louvettes âgées de cinq à sept ans. Elle a appris qu’elle était exclue. Pour s’être étonnée qu’on puisse songer à lui imposer des petits louveteaux transgenres de six ans.
Des cheftaines exclues au nom du principe d’inclusion des guides
Du côté de la direction des guides, on voit les choses autrement. Helen Watts a été exclue parce qu’elle ne « voulait pas suivre la charte d’égalité et de diversité des guides, qui assure l’inclusion des trangenres. » Et la direction des guides de déplorer : « Exclure une cheftaine est une décision qu’on prend en dernier ressort, mais nous prenons très au sérieux toute atteinte à notre code des volontaires et à nos principes. Or, selon une enquête indépendante, deux individus les ont transgressées, ils ne voulaient pas suivre notre code guide de l’égalité et de la diversité (…) Le mouvement guide est ouvert à toutes les filles, et cela inclut les transgenres (…) Il est important que nous puissions discuter ces questions dans le respect mutuel et la tolérance, pour le bonheur et le bien-être des filles et des jeunes femmes, qui est au cœur de tout cela ».
Le scoutisme actuel entre ambiguïté et subversion
On touche ici à l’ambiguïté du scoutisme actuel. J’apprends par Wikipedia qu’au début des années 1990, les éclaireurs et éclaireuses de France « ont fait le choix de rénover les notions de loi et de promesse, peu pratiquées à l’époque », pour les remplacer par la Règle d’Or qu’ils s’engagent à « vivre et faire vivre » Elle comporte cinq principes exprimés par les mots laïcité, coéducation, démocratie, solidarité et éco-citoyenneté.
En voici un aperçu par le premier des cinq articles : « Nos copains sont tous différents et nous les respectons quels que soient leur origine, leur religion leur handicap : nous vivons la LAÏCITE ». On le voit, cette règle d’or s’apparente aux codes, aux principes et politiques britanniques : tous ensemble, ils ne définissent plus le scoutisme tel que Baden Powell l’a institué et tel qu’il fonctionnait jusqu’à la fin des années soixante du vingtième siècle, mais une subversion, voire une inversion du scoutisme à des fins révolutionnaires.
Ce scoutisme interdit la loi et la promesse
Ce scoutisme est en un mot une propédeutique au vivre ensemble sans frontière. Le chant de promesse, qui dit notamment « fidèle à ma patrie, je le serai, tous les jours de ma vie, je servirai », n’a dans cette optique plus de raison d’être « pratiqué », il doit au contraire être prohibé comme dangereux, porteur d’exclusion et nauséabond. Toutes les frontières, du sang, de la langue, de la religion, du genre, sont jugées mauvaises et dangereuses. La Règle d’Or des éclaireurs dit aussi : « Nous apprenons à vivre ensemble, filles et garçons : nous vivons la COEDUCATION ». Les guides britanniques font un pas de plus. Les filles sont invitées à vivre ensemble avec les garçons qui se disent filles. Elles y sont même forcées, telle est la politique d’inclusion. Et celles qui ne le veulent pas sont exclues. Pas d’inclusion pour les ennemis de l’inclusion.
Filles, transgenres et musulmans : la subversion se mord la queue
Ce qu’il y a de rigolo avec la folie de l’idéologie, avec cette pensée qui tourne en rond sans qu’aucun frottement avec la réalité ne l’arrête, c’est qu’elle finit par se mordre la queue. Helen Watt, l’une des deux exclue n’est pas seulement « en colère contre une politique qui ignore les principes de base de la sécurité », mais elle répertorie les contradictions de la dite politique. D’abord, elle le suggère, ce sera une fabrique de metoo de demain. Ensuite elle note que « cela contredit d’autres politiques d’inclusions – pour certaines religions ». Eh oui, si vos copines sont musulmanes, juives ou simplement catholiques, elles ne se laveront pas les pieds avec des garçons qui se prennent pour des filles. Et même si elles sont athées comme des tasses, leurs parents, s’ils ont le moindre bon sens, n’y consentiront pas non plus.
Les balilas du mondialisme et le vivre ensemble sélectif
Reste maintenant à dire à quoi sert le scoutisme actuel. Comme tous les mouvements de jeunesse, à former, à formater. Ils valent ce que vaut la forme qu’ils perpétuent. Le scoutisme traditionnel transmettait la chrétienté. Le scoutisme d’aujourd’hui, qui inclut les guides britanniques, transmet la révolution mondialiste. Ses adeptes sont les Balilas de l’antiracisme, du féminisme, de l’écologisme. Quant à l’inclusion, comme la tolérance qui sert à diaboliser celui qui ne pense pas comme il faut, elle sert tout uniment à exclure le contradicteur. Les guides d’Angleterre viennent d’en donner un joli exemple.
Pauline Mille »
Lu sur reinformation.tv