En frappant jeudi dernier une usine de production de missiles sol-sol en territoire syrien – et non un centre de production d’armes chimiques –, Israël a délivré un avertissement militaire à Damas et au Hezbollah, mais aussi un message à Moscou et Washington : il n’y aura pas de retour à la paix en Syrie si les intérêts de sécurité israéliens ne sont pas pris en compte.
Le site militaire syrien attaqué jeudi, avant l’aube, par l’aviation israélienne, et « gravement endommagé » selon Damas, n’abritait pas un centre de production d’armes chimiques, comme l’ont indiqué la plupart des médias, mais une usine de fabrication d’obus et de missiles sol-sol de haute précision. C’est ce qu’ont révélé à Mediapart plusieurs scientifiques ou ingénieurs syriens actuellement en exil, qui ont exercé des responsabilités ou appartenu au personnel du Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS), complexe scientifico-militaire auquel était rattachée l’usine attaquée de Masyaf, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Homs.