Entretien intéressant de l’historien Patrick Clastres réalisé par Libération.
Sebastian Coe, à la tête du comité d’organisation des Jeux, a créé la polémique en affirmant que les spectateurs portant un tee-shirt Pepsi pourraient être refoulés des sites olympiques, parce que Coca-Cola est le sponsor officiel de la manifestation…
La tendance récente tend à donner au CIO, via ses sponsors, un contrôle technique total de l’événement. Il y a ceux qui alimentent en contenus audiovisuels, ceux qui sécurisent les flux, informatiques ou financiers. Par exemple, sur les sites olympiques, les paiements ne sont possible qu’avec une carte Visa… Une sorte d’isolat olympique se crée au cœur d’une ville. Les Etats, qui ont à leur charge le financement des infrastructures, n’exercent plus que leurs fonctions régaliennes traditionnelles. Ce système autarcique est validé par le contrat juridique que le CIO impose à l’Etat hôte. Celui-ci sanctionne pénalement, et pas uniquement commercialement, les contrevenants, par exemple ceux qui utiliseraient le logo olympique sans en avoir le droit. A Londres, une police commerciale sera chargée de faire respecter ce contrat.
On aboutit à une totale privatisation des bénéfices des Jeux, alors que les coûts, eux, sont publics.
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