Rivarol publie un entretien dans son édition de demain avec le meneur de la première action contre le théâtre de la Ville : Benjamin Marraud est le responsable parisien du Renouveau français. Il a participé avec une dizaine d’autres à l’opération de protestation au Théâtre de la Ville. Il nous en dit plus sur les motifs et les circonstances de cette action condamnée sans surprise par la «conférence des évêques de France».
RIVAROL : Pourquoi avoir interrompu la représentation d’une pièce au Théâtre de la Ville ? De quoi s’agissait-il dans ce spectacle ?
Benjamin MARRAUD : La pièce de théâtre scato-blasphematoire de Roméo Castellucci Sur le concept du visage du fils de Dieu représente un vieillard déféquant sur scène et son fils en train de le nettoyer. Notons que la scène se déroule sous le regard bienveillant du Christ, en toile de fond. La pièce se termine par l’arrivée de plusieurs enfants caillassant le portrait de Jésus. La phrase «tu n’es pas mon berger» ainsi qu’une coulée noire (faisant référence aux excréments du vieillard) apparaissent alors sur le visage du Christ. Précisons tout de même que lorsque le vieillard défèque, nous avons droit aux odeurs artificielles dans tout le théâtre.
D’un point de vue purement naturel, la pièce nous paraissait déjà contestable. En effet, quel intérêt peut-on avoir à regarder et à sentir un vieillard agir de la sorte ?
De manière surnaturelle, la représentation du Christ avec la fin qu’on lui connaît était ouvertement blasphématoire. Il était donc de notre devoir d’agir.