Une interview parue ce dimanche dans Le Parisien jette un éclairage nouveau sur les attentats du début de l’année, attentats qui furent l’objet d’une récupération sidérante de la part du pouvoir en place. Pourtant, dans cette interview, Valérie M, la dernière compagne de Charb (le directeur de l’hebdomadaire visé par l’attentat) donne une version différente de celle officiellement acceptée (des islamistes plus ou moins isolés qui auraient agi seuls ou avec la complicité de daesh). Elle s’étonne elle-même qu’au niveau de la justice, aucune recherche n’aille dans un sens alternatif.
D’abord, elle replace les choses dans leur contexte : L’hebdomadaire allait très mal, étant à la limite de la cessation de paiement, ce qui nécessitait des apports d’argent frais pour qu’il puisse continuer à vivre. Il avait bien fait appel à ses lecteurs, mais l’appel fut infructueux, en tout cas les sommes récoltées restant bien inférieures aux besoins. C’est pourquoi, toujours selon Valérie M (qui, rappelons-le, était intime de Charb, puisque sa dernière compagne), Charb a dû trouver d’autres financiers. Et Valérie M d’ajouter : « Dans cette quête, il a été mis en relation avec beaucoup de personnes différentes, parmi lesquels des hommes d’affaires, notamment du Proche-Orient, avec qui il passait des soirées. Il n’a jamais voulu me dire qui était l’intermédiaire qui lui permettait de rencontrer ces personnes. Il le désignait simplement en disant « mon contact ». En rentrant de ces soirées, il rigolait en me disant qu’il leur avait fait du charme, que ces gens-là étaient capables de lâcher 100 000 € comme on en dépense 10. Je n’ai jamais su non plus qui étaient ces riches hommes d’affaires. »