« Quant à la « culture gay », je n’y crois pas. Les homosexuels […] ont seulement illustré et marqué toutes les cultures. Même la notion de « littérature homosexuelle » est à mon avis contestable. Comme les autres écrivains homos, Proust était homosexuel au pieu, mais pas dans son écriture. La culture gay est une fiction qu’ont utilisée certains homos pour se faire reconnaître une place dans l’organisation socio-économique actuelle, qui tend à sectoriser les besoins de consommation pour optimiser les bénéfices qu’on peut tirer de chaque catégorie de population. Depuis le début des années quatre-vingt, les homosexuels sont devenus des consommateurs comme les autres. D’où l’apparition de circuits commerciaux qui leur sont propres. La culture gay n’est pas une culture, c’est du marketing ! Guy Hocquenghem a très bien dénoncé cette tendance à l’intégration économique des homos, en particulier ces anciens tapins recyclés dans la presse gay qui, après avoir vécu de leur cul, ont fini par vivre avec le cul des autres. Du reste, cette pseudo-culture n’a pas créé grand chose. Il suffit de relire ce qu’écrivait Jean Genet dans les années cinquante pour s’en apercevoir.