Vingt-deux ans que l’humoriste irrévérencieux nous a quitté.
Les médias et les bien-pensants retiennent de lui que l’ « on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », citation passe-partout qu’un cerveau de démocrate peut facilement rapprocher d’ un sectaire et très républicain « pas de liberté pour les ennemis de la liberté », de Saint-Just, l’un des bourreaux de la Terreur de 1793-94.
Ont-ils jamais osé reprendre et faire leurs d’autres de ses sarcasmes ou prises de position, qui tranchent très nettement avec la pensée unique ?
Que les lecteurs de Contre-Info en jugent par eux-mêmes.
« On ne dit plus un avortement mais une interruption volontaire de grossesse, ceci afin de ménager l’amour-propre du fœtus. »
« J’adhérerai à SOS-racisme quand ils mettront un S à racisme. Il y a des racistes noirs, arabes, juifs, chinois et même des ocre-crème et des anthracite-argenté. Mais à SOS-Machin, ils ne fustigent que le Berrichon de base ou le Parisien-baguette. »
« Peut-on appeler « écrire » n’importe quelle tentative de représentation d’une ébauche de pensée par le biais de symboles graphiques incohérents couchés dans le désordre au mépris total de la grammaire, de la syntaxe, de l’orthographe et du souvenir de mon aïeule Germaine Philippin, institutrice de l’époque missionnaire, qu’une cédille oubliée décourageait aux larmes. »
« Août est vulgaire. Transparents et mous, les méduses et les banlieusards échoués s’y racornissent sur le sable dans un brouhaha glapissant de congés payés agglutinés. Août pue la frite et l’aisselle grasses. En août, le pauvre en caleçon laid, mains sur les hanches face à la mer, l’œil vide et désemparé, n’ose pas penser qu’il s’emmerde. De peur que l’omniprésence de sa femelle indélébile, de sa bouée canard grotesque et de son chien approximatif ne lui fasse douter de l’opportunité du front populaire. »