[Tribune libre] Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture sous la présidence de Nicolas Sarkozy, était ce matin l’invité de Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1. Interrogé sur le mot de Richard Prasquier, président du CRIF, lequel avait comparé l’islamisme au nazisme, Bruno Le Maire a condamné ces propos, fustigeant « les langages d’émotion, les langages sans mesure », et leur préférant « un langage de raison », qui évite les « comparaisons qui ne sont pas acceptables ». « Toute exagération est contre-productive » explique-t-il, déclarant que « l’Islamisme radical ne se combattra pas avec des formules à l’emporte-pièce ».
Certes. Et pourtant, le discours de Bruno Le Maire suscite un certain malaise. Car enfin, ces « formules à l’emporte-pièce », ces « exagérations », ces « langages sans mesure », n’en a-t- il pas usé et abusé lui-même lorsqu’il s’agissait de combattre la droite nationale ? Comme alors il était convenu, pour disqualifier l’adversaire, de lui accoler les plus ignobles épithètes. Que de poncifs éculés n’ont-il pas été assénés, inlassablement relayés dans les médias, dans le but de discréditer dans l’opinion l’opposition nationale. La rhétorique était facile : « fasciste, nazi, raciste… » Autant d’étiquettes dont l’usage témoigne d’une attitude irrationnelle, voire pavlovienne, qui ne dispose certes pas au débat d’idée, mais qui dispense en revanche, et c’est tellement plus commode, de rechercher des arguments. Continuer la lecture de « Bruno Le Maire et « les formules à l’emporte pièce » »