Nous publiions hier le communiqué du gouvernement qui se réveillait enfin à propos de la persécution des Chrétiens d’Irak.
Dans ce communiqué, le gouvernement écrivait : « Nous venons en aide aux déplacés qui fuient les menaces de l’Etat islamique et se sont réfugiés au Kurdistan. Nous sommes prêts, s’ils le souhaitent, à en favoriser l’accueil sur notre sol au titre de l’asile. Nous avons débloqué, une aide humanitaire exceptionnelle pour leur porter assistance ».
La France a beau jeu de proposer de faciliter l’émigration après avoir soutenu depuis des années la politique américaine dans la région (à l’exception de la guerre en Irak, dernière position forte de la diplomatie française ) qui a favorisé l’avènement de ce chaos indescriptible.
Le Cardinal Barbarin, en visite ces jours-ci auprès des Chrétiens de la région de Mossoul réfugiés au Kurdistan a réagit à cette proposition, jugeant qu’elle n’était pas une solution : « C’est à la fois quelque chose de bon de la part de la France, de généreux, et de difficile parce qu’on va aggraver l’exode et on va aggraver la situation « . » Il vaut mieux partir que de se faire tuer évidemment, mais le but n’est pas que tout le monde parte, c’est qu’on arrive à rester et à continuer à vivre ensemble ».
Une position qui ne fait qu’appuyer les déclarations des prélats orientaux qui regrettent ces appels à l’émigration à chaque catastrophe sans se soucier d’aider les Chrétiens à se développer sur place.
A la suite de l’attentat dans la cathédrale de Bagdad le 31 octobre 2010, les évêques avaient effectivement appelé les pays occidentaux à ne pas multiplier les propositions d’émigration, autre fléau pour la communauté chrétienne sur place.
Eric Besson avait promis aux irakiens soignés en France qu’ils pourraient ensuite demander l’asile à la France, « conformément à la tradition d’asile en France ».
Un message de cinq archevêques irakiens avait alors été lu dans toutes les paroisses du pays lors de la messe : « Notre calvaire est lourd et il nous paraît long », avaient écrit les prélats, réclamant le « soutien fraternel et moral » de leurs coreligionnaires.
« Restez avec nous, restez avec nous jusqu’à ce que soit passé le fléau » imploraient-ils.