Alors que la France est en voie de décadence avancée, les autorités officielles, loin de s’attaquer aux causes de ce déclin, veulent au contraire s’en prendre à ceux qui les dénoncent, quand bien même ceux-ci n’ont pas de pouvoir et ne font qu’exprimer leurs points de vue. Bref, les autorités ne veulent pas d’un débat qui opposerait argument contre argument, mais la censure pure et simple de ceux qui ne pensent pas comme elles. Ainsi, par exemple, en matière d’avortement, le ministre Laurence Rossignol a voulu déposer un projet de loi pour réprimer ceux qui feraient un « délit d’entrave numérique » (sic). Serait susceptible d’être condamné pour cette entrave numérique quiconque aurait, sur internet, exposé des arguments qui ne siéraient pas à la doxa officielle du planning familial, car le ministre sait qu’un débat loyal lui ferait perdre la partie. Heureusement, ce délit d’entrave numérique n’est pas encore adopté mais une autre menace arrive, bien plus grave encore, car ce ne sont pas les seuls opposants à l’avortement qui sont visés mais quiconque émet un avis critique sur la société actuelle.
Ainsi, deux sénateurs (l’un républicain, l’autre socialiste) ont déposé un rapport qui pourrait devenir proposition de loi, intitulé (sans rire) « égalité et citoyenneté » et qui vise à démanteler la loi 1881 sur la liberté de la presse, loi qui protège a minima la liberté d’expression. La charge est telle que même des feuilles bien pensantes, tel le quotidien le monde, s’en inquiètent, parlant de « texte dangereux ». Et en effet, si un tel projet était adopté, on ne pourra plus rien dire de politiquement incorrect sans risquer de devoir comparaître devant un tribunal. Du reste, ses auteurs reconnaissent explicitement qu’ils visent l’espace de liberté qu’est internet, comme quoi, si la liberté fait partie officiellement de la devise républicaine, ses principaux ennemis sont au plus haut sommet de l’État, quand bien même ces derniers, ne craignant pas le ridicule, se disent Charlie…