Le parlement britannique pourrait voter une loi « bioéthique » autorisant le « transfert de mitochondries » : il s’agirait de combiner le matériel génétique de deux femmes avec celui d’un homme pour obtenir un seul embryon. Le Royaume-Uni serait alors le premier pays à accoucher d’enfants à trois parents.
Mais pourquoi s’arrêter à trois ? Des enfants à n parents sont possibles.
Dans le dernier numéro du Journal of Medical Ethics, leader dans le monde en matière de bioéthique, un spécialiste de bioéthique bien connu partage sa vision enthousiaste d’enfants à quatre, cinq, six, d’enfants à n parents. John Harris, de l’Université de Manchester et deux de ses collègues affirment en effet qu’il s’agit là d’une conséquence « terriblement tentante » du fait d’utiliser des cellules souches pour créer des ovules synthétiques ou du sperme, des gamètes générées in vitro (IVG). Après la découverte de cellules souches pluripotentes en 2007, n’importe quelle cellule du corps peut être théoriquement créée à partir d’une simple cellule de peau. Des souris sont déjà nées de l’alliance de sperme et d’ovules créés à partir de cellules souches.
En bioéthique, « Rien n’est entièrement sûr »
Ces scientifiques pensent qu’ils seront bientôt capables de faire la même chose avec les hommes.
– Est-ce éthique ? Bien sûr répondent-ils, puisque l’expérience sur les souris montre que c’est sans risque… Ils admettent que le risque bioéthique est bien plus grand que pour une « simple » fécondation in vitro mais poursuivent : « Si des seuils infranchissables de précaution étaient décisifs nous n’aurions pas de vaccins, pas de fécondation in vitro, ni aucune autre avancée. Rien n’est entièrement sûr ».
Argument ultime pour eux, n’importe quel enfant mis au monde vaut mieux que s’il n’avait jamais existé… (Les enfants avortés applaudissent).