RIVAROL : Quelle est votre première réaction après neuf mois d’enfermement ?
Vincent REYNOUARD : C’est d’abord de remercier et de féliciter mon épouse Marina qui a été héroïque tout au long de ces neuf mois de captivité. Deuxièmement c’est d’exprimer ma gratitude à tous ceux qui m’ont aidé et soutenu dans cette épreuve, à Paul-Eric Blanrue, le courageux auteur de la pétition demandant ma libération et l’abrogation de la loi Gayssot, à Bocage qui a transmis régulièrement par Internet tous mes messages, à RIVAROL qui donnait souvent de mes nouvelles, a publié mes différents courriers et rappelait chaque semaine, par un bandeau en première page du journal, que j’étais toujours derrière les barreaux. Je remercie aussi tous ceux qui m’ont écrit, donné de l’argent et dont je ne connaissais même pas, pour certains d’entre eux, les noms. Je recevais en moyenne huit à dix lettres par jour à tel point que les surveillants me disaient : « On commence par ta cellule. Comme ça, on est pratiquement débarrassé. » J’ai répondu à tous mes correspondants. Ces échanges épistolaires ont été un grand réconfort.
R. : Avez-vous beaucoup souffert de cet isolement forcé depuis le 9 juillet 2010 ?