Un bel hommage de Madiran dans le « Présent » à paraitre demain :
Notre presse de réfractaires et de contre-révolutionnaires vient de perdre son doyen. Parmi nous, depuis plus d’un demi-siècle, il était le meilleur. Il était aussi romancier, historien, et orateur de meetings. Mais c’est dans le journalisme, je crois, qu’il avait davantage le don, l’imagination, le mot juste et la formule qui frappe. Aucune rubrique, de l’éditorial politique au reportage du Tour de France, ne lui était étrangère, et dans chacune, il inventait une manière, un style inédit. Pour faire la chronique de la télévision, il avait créé le commentaire anticipé des programmes annoncés, afin de n’être jamais en retard auprès des téléspectateurs, c’est une invention qui a été beaucoup imitée. Il aimait l’écriture, il aimait la mise en pages, il aimait l’esprit d’équipe et l’improvisation, il aimait ce métier, il l’avait appris sur le tas, il savait qu’il y excellait. Brasillach avait distingué son talent et pressenti la puissance de feu de sa forte personnalité, il lui avait donné cette sorte d’encouragement qui peut être décisif dans une destinée. Il l’avait retrouvé voisin de prison et avait consacré à « l’ami têtu » une strophe dans Le Testament d’un condamné qu’il écrivait à Fresnes après sa condamnation à mort. C’est une strophe dont le murmure à mi-voix vient accompagner aujourd’hui le départ de François Brigneau :