Ayrault, entre discrédit et assurance : « il n’y aura pas de hausse de l’impôt »

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a présidé lundi après-midi à Matignon un comité interministériel contre les exclusions : il a assuré à son issue que l’effort prévu de 2,5 milliards d’euros d’ici 2017 serait financé par des « redéploiements » budgétaires et non par un « impôt supplémentaire ».

Un plan qui prévoit un effort de 2,5 milliards d’euros « à l’horizon 2017″ et dont le financement sera assuré sera par une « montée en puissance qui sera bien entendue inscrite dans notre budget ». Ainsi, poursuit le premier ministre, ces mesures ne « viendront pas aggraver le déficit public mais font partie des choix à faire ». Il n’y aura « pas d’impôt supplémentaire, pas de nouveau prélèvement », a insisté le chef du gouvernement : « c’est simplement à l’intérieur du budget que nous faisons des choix », a-t-il expliqué.

Nous aimerions le croire. Il reste cependant que son crédit auprès de l’opinion française est bien diminué depuis qu’il a  annoncé une hausse de la TVA, quelques temps seulement après avoir promis qu’elle n’aurait jamais lieu sous le gouvernement socialiste. Si les socialistes sont idéologiquement fans de l’impôt, il reste que la TVA est un impôt indirect qui impacte en revanche directement le caddie de la ménagère, asphyxiant ainsi les classes moyennes et les couches les plus populaires. Et ça, c’est peut être être une mesure socialiste, mais sûrement pas sociale… Souvenez-vous !

Les gros financiers du CAC 40 échappent souvent à l’impôt !

Une entreprise sur quatre n’a pas payé d’impôt en 2009. C’est ce que révèle une enquête du Journal du dimanche, publiée dans son édition de dimanche.

«Le champion français des profits, Total, ne paie pas d’impôts sur les bénéfices en France. Pas plus que Danone ou Suez Environnement ainsi qu’une poignée d’autres très grandes entreprises», détaille le quotidien.

Pour cela, les entreprises utilisent souvent des astuces légales.

En octobre dernier, le Conseil des prélèvements obligatoires notait dans un rapport à la Cour des Comptes une «augmentation constante du nombre de dépenses fiscales applicables aux entreprises», en particulier «sensible sur la période 2002 – 2010».
Et chiffrait le coût global de ces mesures à 71,3 milliards d’euros en 2010, contre 66,3 milliards en 2009 et seulement 19,5 milliards en 2005. Une bien mauvaise nouvelle pour l’Etat, dont l’impôt sur les sociétés est la troisième recette.
Ce sont particulièrement les entreprises du CAC 40 qui en bénéficient : elles sont taxées sur leurs profits à 8%, contre 22% pour les PME.