Enterré cette semaine sans tambour ni trompette, le rapport Perruchot pointait les zones d’ombre du financement des syndicats. De quoi gêner à gauche, où l’on aurait voulu un rapport « plus équilibré », et à droite – sans parler des syndicats eux-mêmes. Le rapport n’a pas été adopté, ni rendu public. histoire du rapport Perruchot est celui d’un échec annoncé. Mise en place le 12 juillet dernier, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le financement des organisations professionnelles et syndicales, composée de 29 députés, avait dès le départ été mal perçue à la fois par le gouvernement, l’UMP, l’opposition de gauche, les syndicats et le patronat. Autant dire tout le monde… Les grandes centrales syndicales s’étaient notamment dites étonnées et même choquées de cette investigation rappelant qu’elles sont désormais soumises à l’obligation de publier des comptes certifiés, conformément a la loi d’août 2008. La commission n’en avait pas moins organisé 45 auditions et entendu cent personnes, notamment des leaders syndicaux et patronaux, et des experts. Ce qui avait débouché sur la rédaction d’un rapport, qui notait une certaine opacité dans l’utilisation des fonds, notamment au sein des comités d’entreprise.