Non content d’avoir détruit toute l’instruction au point que le classement de la France dans les enquêtes PISA (enquêtes internationales qui évaluent les connaissances et savoirs des élèves dans les disciplines fondamentales) a très fortement régressé, les élèves ne sachant de nos jours plus écrire, plus compter, n’ont plus aucun attrait pour la littérature – qu’ils n’ont jamais étudiée -, François Hollande, avant de quitter ses fonctions, vient d’instaurer dans les établissements scolaires une semaine par an qui sera consacrée à « l’étude des génocides ».
Le problème c’est que cette mesure ne passe pas chez les enseignants pourtant d’ordinaire si dociles pour claironner les bonnes paroles. Ainsi, nous explique le monde, « Certains se disent « surpris ». D’autres « agacés », pour ne pas dire « consternés »… » Ce qui déplaît, c’est que les génocides sont déjà très largement enseignés. « Tout professeur d’histoire-géographie reçoit déjà régulièrement des injonctions de ce type, à un devoir de mémoire, à propos d’un événement, parfois d’un personnage », rapporte, dans un communiqué, l’association de professeurs Les Clionautes. Exemples : 27 janvier : Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité ; dernier dimanche d’avril : Journée du souvenir des victimes de la déportation ; 10 mai : Journée de la mémoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition ; 27 mai : Journée nationale de la Résistance… Michel Lassault, président du conseil supérieur des programmes, est lui aussi peu convaincu « d’en rajouter » : « Il en est aussi question en éducation morale et civique, dans le cadre de l’éducation aux médias et à l’information, mais aussi lors de projets, de concours… si bien qu’il est difficile de ne pas en avoir entendu parler au cours de la scolarité » nous explique-t-il…
Saluons, une fois n’est pas coutume, la réaction de Franck Collard, président de l’association des profs d’histoire-géo : « Un cours d’histoire n’est pas un cours de mémoire. Nous sommes tout à fait favorables à une étude rigoureuse et scientifique des phénomènes génocidaires, mais les introduire sous un angle moral, émotionnel, me semble une mauvaise idée. Ce n’est pas le rôle de l’école. »