La justice a enjoint mardi à une petite commune du Calvados qui tenait à un portrait de Pétain dans sa salle de conseil municipal de renoncer à ce « symbole » du régime de Vichy et de la collaboration avec l’Allemagne nazie, comme le lui avait demandé le préfet.
Le refus de Gonneville-sur-mer de « faire procéder au retrait du portrait de Philippe Pétain (…) porte atteinte au principe de neutralité du service public » indique le tribunal administratif (TA) de Caen, présidé par Christian Heu, dans sa décision.
Ce principe « s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes exprimant des opinions politiques, religieuses ou philosophiques », rappelle la juridiction qui « annule » la décision dont le maire, Bernard Hoyé, sans étiquette, avait fait part au préfet dans un courrier du 21 janvier.
L’argument de la mairie, selon lequel le portrait présent depuis des décennies « trouvait sa place dans une galerie de portraits historiques des chefs de l’État depuis 1871 », ne peut être retenu « en raison de la portée symbolique particulière que revêt le portrait de Philippe Pétain », précise le TA dans un communiqué.
Le maire de cette commune de 600 habitants, avocat, avait retiré le portrait le temps de la procédure. Le tribunal lui a « enjoint » néanmoins de le « décrocher » dans les 24 heures.
Le tribunal a suivi l’avis du rapporteur public qui, lors de l’audience du 12 octobre, avait souligné que Pétain « incarne à lui seul le régime de Vichy » antisémite, raciste et dictatorial et sa « collaboration » avec l’Allemagne nazie. Continuer la lecture de « Une mairie sommée par la justice de décrocher son portrait de Pétain »