Il y aurait comme un air de « Big Brother » à Singapour. Comme de nombreux autres pays dont la France, la cité-État a déployé une application de traçage des cas contacts face à l’épidémie de Covid-19. Officiellement, ses données ne devaient pas être utilisées avec un autre objectif que la lutte contre la propagation du coronavirus. Mais le ministre de l’Intérieur, Desmond Tan, a annoncé lundi au Parlement que les données seraient accessibles à la police.
Comment tracer sans fliquer la population était une question essentielle en France comme dans de nombreux pays. L’application promettait de ne pas utiliser les données collectées à d’autres fins que sanitaires. Mais cet engagement semble avoir volé en éclats. Lundi, Desmond Tan a annoncé que les informations pourraient être utilisées dans des affaires criminelles ou pour la « sécurité des citoyens » (sic). Concrètement, la « Singapour Police Force » a bien le droit d’accéder aux données, en vertu du Code de procédure pénale.
Si son usage se faisait en théorie sur la base du volontariat, son usage devrait bientôt être rendu obligatoire pour aller au supermarché ou au travail. C’est déjà indispensable pour se rendre dans certains lieux. La suppression de l’application peut donc considérablement compliquer la vie des habitants de Singapour.
Source : (…) Le Point