Alors que les quatre cloches de Notre-Dame de Paris sont promises à la destruction, parce qu’elles sonnaient faux, l’institut de la Sainte Croix de Riaumont a décidé de les racheter, entamant alors un bras de fer avec l’évêché de Paris. Ce conflit se poursuivra désormais devant la justice.
Le prieur de la Sainte Croix de Riaumont, le père Alain Hocquemiller, communique, afin d’expliquer son initiative : « il est inconcevable de s’en débarrasser comme des objets encombrants de consommation courante qu’on jette quand on n’en a plus l’utilité. Je ne peux pas croire qu’il n’existe pas une solution juridique pour sauver ces cloches » déclare-t-il, avant de poursuivre : « Quelle que soit leur valeur musicologique, elles sont des témoins des grandes heures de la capitale : elles ont sonné l’armistice de 1918, la libération de Paris et la visite de Jean Paul II en 1980 ! »
Et les choses tombent bien, car le village de Riaumont a entamé un chantier pour construire une nouvelle église : « Pour éviter ce gâchis et parce que nous en avions l’utilité à Riaumont, dans le clocher en construction de notre future église, j’ai effectivement demandé que ces cloches en déshérence nous soient attribuées et cette solution heureuse a été facilement agréée en juillet dernier par le responsable des Monuments historiques», explique le père Alain. Mais il se heurte à un mur du silence : «cette procédure [a] été interrompue sans explication. J’ai multiplié pendant trois semaines des démarches amiables auprès de l’archevêché, continue-t-il. Je suis peiné qu’elles n’aient rencontré que le silence. Les courriers sont restés sans réponse écrite».
« Ces cloches sont des objets consacrés par une bénédiction spéciale qui les retire de l’usage profane pour pour leur conférer une mission sacrée qui est d’appeler à la prière. Par là même, elles ont une vocation à la pérennité et ne peuvent être détruites qu’en dernière extrémité, pour éviter par exemple qu’une extrême vétusté ne finisse par les profaner, ce qui est évidemment très loin d’être le cas des cloches de Notre Dame« .
Alors pourquoi ce refus injustifié, de la part de l’évêché, de concéder ces cloches, dont il ne veut plus de toutes façons, et qui seraient ainsi sauvées de la destruction, poursuivant ainsi leur vocation chrétienne ? Il y a là un mystère que l’évêché se refuse même, curieusement, à dissiper, refusant tout élément d’explication.