Depuis 2008, trente-deux domaines bordelais sont passés sous pavillon chinois. Un trente-troisième, Les vieux Maurins à Saint-Emilion, est en cours d’acquisition. «L’année 2013 s’annonce comme une année charnière, car des milliers de petits propriétaires dans le Bordelais sont en difficulté, et certains pourraient franchir le pas de la vente», analyse en effet Benoist Simmat, journaliste spécialisé dans l’économie du vin. En cinq ans, ce sont ainsi trente-deux propriétés dans le bordelais qui sont passées aux mains des chinois…
La mondialisation semble donc s’attaquer à ce qui semblait pourtant le plus enraciné dans notre histoire et dans notre terroir, témoins de notre identité charnelle. Faut-il s’en inquiéter ?
Christophe Château, directeur de communication du CIVB, souligne en effet qu’«un amalgame est fait entre le monde du vin, et celui de l’industrie. Quand des Chinois démantèlent une usine française, effectivement c’est inquiétant. Mais le vignoble et les terroirs, eux, ne sont pas délocalisables ! »Et Benoist Simmat de conclure : «Le seul vrai danger, selon, c’est le risque de voir une propriété exporter tout son vin en Asie. Cela voudrait dire que l’étiquette disparaîtrait des rayons français, ce serait ennuyeux.»
Espérons alors que les Chinois soient davantage des ambassadeurs de nos produits et de nos vins, que des spoliateurs…