Le 9 janvier 2013, trois militantes kurdes étaient abattues au centre d’information du Kurdistan, en plein Paris. Aujourd’hui, le juge a bouclé son enquête. Une possible implication des services secrets turcs avait déjà été évoquée, mais dans Secrets d’Info ce vendredi soir sur France Inter, Jacques Monin apporte de nouveaux éléments.
Ce qui vient accréditer cette thèse, c’est un curieux dialogue qui a eu lieu en prison entre Ömer Güney, un Turc de 32 ans actuellement en détention provisoire, et un ami allemand qui est venu le voir en fin d’année dernière. Les propos tenus par le suspect ont retenu l’attention du juge explique Antoine Comte, l’un des avocats des familles de victimes : « Le juge d’instruction a compris à travers des écoutes au parloir que la façon très particulière dont ils parlaient, la mère dont il était question était les services secrets turcs. »
A ce nouvel élément s’ajoute un enregistrement dont disposait déjà la justice. Un homme qui serait Güney, y explique à un agent des services secrets turcs comment il compte assassiner un autre militant kurde, à Paris. Voici un extrait de la traduction écrite de cet enregistrement.
– « L’endroit le plus propice pour un assassinat c’est les alentours de l’association »
– « Quels sont les moyens de fuite? Tu as vérifié? »
– « J’ai vérifié »
Reste la question du mobile. Un processus de négociation venait de démarrer entre le pouvoir turc et les Kurdes. L’hypothèse d’une dissidence au sein des services secrets, qui aurait voulu torpiller ces discussions, reste donc la plus probable.