L’institution qui fédère et représente les médecins français, le Conseil national de l’Ordre des Médecins, a fait un pas, hier, en faveur de l’euthanasie : il a envisagé pour la première fois l’assistance médicale à mourir. C’est ainsi qu’un collège médical pourrait permettre, en France, une « sédation terminale » pour des patients en fin de vie ayant émis des « requêtes persistantes, lucides et réitérées« . Invoquant « un devoir d’humanité« , l’Ordre juge que cette « assistance à mourir » médicalisée pourrait être une réponse adaptée, dans des cas exceptionnels, à certaines « agonies prolongées » ou à des douleurs « incontrôlables« , auxquelles la loi actuelle ne donne pas de réponse.
« Sur des requêtes persistantes, lucides et réitérées de la personne, atteinte d’une affection pour laquelle les soins curatifs sont devenus inopérants et les soins palliatifs instaurés, une décision médicale légitime doit être prise devant des situations cliniques exceptionnelles, sous réserve qu’elles soient identifiées comme telles, non pas par un seul praticien mais par une formation collégiale. »
Décidément, Hollande a un défaut : il tient ses promesses… en tout cas celles sur lesquelles il a encore un pouvoir.
Après le « mariage » homo, le droit de vote des étrangers, un nouveau sujet mis sur la table : l’euthanasie. Car il ne fait pas de doute qu’elle fera prochainement l’objet d’un projet de loi, le président de la République ayant déjà sollicité un rapport sur la question -le rapport Sicard.
Les trois sujets de société que nous venons d’évoquer sont en réalité perméables à une idéologie commune : elles font rentrer l’individu, héritier d’un nouveau feu prométhéen, dans un rapport de propriété avec lui-même, avec la famille, avec la nation. Son corps lui appartient en effet -le corps n’est plus ce que je suis mais ce que je possède-, mais les communautés naturelles d’appartenance que sont la famille et la nation, également -implications des théories contractualistes des Lumières-, si bien qu’il peut en modifier à sa guise les lois et les structures. L’homme est devenu, à l’heure de l’émancipation de toutes déterminations naturelles, facteur nécessaire de liberté et de progrès, un apprenti sorcier qui veut détrôner Dieu.
Notez le cynisme de cette proposition : vendre la mort par devoir d’humanité ! Ah les belles âmes… Quant à nous, nous restons persuader qu’il subsiste une différence fondamentale entre accompagner quelqu’un à la porte et le pousser dans les escaliers…