Les partisans du régime désormais déchu de Ianoukovytch privilégient une stratégie de diabolisation, face aux révolutionnaires de Maïdan.
Le puissant parti nationaliste Svoboda a particulièrement droit à ce type de rhétorique s’embarrassant peu de réalité historique.
Le Kremlin, sans surprise, taxe incessamment les nationalistes ukrainiens d’horribles antisémites, d’affreux fascistes, d’ignobles néo-nazis.
On s’étonnera davantage que de nombreux sites, blogs ou émissions patriotiques françaises reprennent cette argumentation à base d’amalgame, de déformation ou de nets mensonges, dont la droite nationaliste française a elle-même été longtemps (et est toujours) victime.
Il ne faudra plus qu’ils se plaignent de subir la diabolisation/nazification après l’avoir utilisée sans vergogne à l’encontre des nationalistes ukrainiens…
Quoique l’on pense du bien-fondé de l’engagement des nationalistes ukrainiens, qui ont été le fer de lance de la « révolution » place Maïdan, il faudrait utiliser, pour discuter de ce sujet qui a divisé les patriotes français, des moyens honnêtes.
On rappelera donc ici que le parti Svoboda ne s’est jamais appelé Parti national-socialiste ukrainien, mais Parti social-national d’Ukraine (SNPU), en écho avec le nationalisme historique local.
On s’affligera aussi qu’ait été largement repris dans nos milieux un montage photo – en dépit de son énormité – montrant un portrait géant d’Hitler affiché sur la mairie de Kiev par les manifestants.
Quelle naïveté pour reprendre telle quelle une telle image, sans vérification…
Il s’agissait en réalité d’un portrait de Stepan Bandera, figure historique du nationalisme ukrainien et de l’indépendance de ce pays :