Le président déchu Viktor Ianoukovitch reste introuvable. Il aurait déjà tenté en vain de s’envoler vers la Russie, et l’on suppose qu’il se cache dans une région russophone de l’Est ou du Sud de l’Ukraine (il a été vu pour la dernière fois en Crimée). Le nouveau ministère de l’Intérieur a émis un mandat d’arrêt à son encontre – il est donc théoriquement recherché – pour « meurtre de masse ».
Probablement occupée par les Jeux Olympiques, Moscou semble avoir été prise de court par l’accélération des événements et par la fuite du président. « Sonnée, la Russie prend acte de l’impensable. En témoigne le ton des présentateurs des principales chaînes de télévision, sous contrôle de l’État: après avoir vilipendé à longueur d’antenne les «nazis» du Maïdan, les voici à court d’arguments. Bafouilles et hésitations se multiplient, signe que la ligne éditoriale n’est pas fixée. » (source)
L’ancien premier ministre et rivale de Ianoukovitch, Ioulia Timoshenko, une oligarque libérale réputée pro-Occident, est hélas en bonne position pour prendre sa suite. Un choix dont s’accommoderait bien le Kremlin ! Eh oui ! En 2009, quand il a fallu renégocier les contrats gaziers, elle s’est très bien entendue avec Vladimir Poutine. « Timochenko convient aussi bien à Vladimir Poutine qu’à l’Union européenne. Récemment, Poutine a redit publiquement qu’il avait très bien travaillé avec le gouvernement Timochenko. Dans son langage, cela signifie qu’il est prêt à recommencer si elle donne des garanties », assure Alexeï Venediktov, rédacteur en chef de la radio Échos de Moscou.
Côté nationaliste, Oleg Tyagnibok, président du parti nationaliste Svoboda, espère récolter les fruits de la mobilisation de son parti – élément essentiel de la contestation de ces derniers mois – lors des prochaines élections, qu’il envisage dans le cadre d’une coalition électorale large.
Les activistes nationalistes de « Secteur droit », s’ils n’entendent pour l’heure pas participer aux élections, souhaitent que la révolution continue.
Des statues de Lénine ont été (enfin !) abattues à travers le pays (comme sur la video ci-contre), de même que des locaux du Parti communiste ukrainien ont été attaqués comme ci-dessous ; la lutte contre le régime de Ianoukovitch étant aussi envisagée comme un combat contre le soviétisme…