Le témoignage complet de cet ancien sniper israélien sur la politique de Tsahal dans les territoires palestiniens est à retrouver sur Le Point :
« Au sein des forces de défense israélienne, nous pratiquons des opérations de « mapping ». Nous regardons la carte (de la Cisjordanie, NDLR) et choisissons plusieurs rues. Puis nous débarquons entre trois et quatre heures du matin. Toute la famille est placée contre le mur. On demande alors au père les noms des membres de la famille et ce qu’ils font. Et nous inscrivons toutes ces informations sur une feuille de papier. Au dos de celle-ci, on reproduit en dessin le plan des lieux, puis on change de maison. Et ainsi de suite… Nous avons quatre équipes qui patrouillent pendant quatre heures, ce qui nous donne le temps de contrôler tout le quartier. Pour ma part, mon rôle était de prendre des photos des familles et de recueillir les renseignements. Or, en rentrant à la base, mon commandant me demandait à chaque fois de jeter le papier. »
Pourquoi cela ?
« Parce que, en réalité, l’ordre est d’instiller la peur chez les Palestiniens. De leur donner le sentiment qu’ils sont chassés, que Tsahal peut être partout, tout le temps, et qu’on est à la recherche de quelqu’un. Les opérations de « mapping » font partie de la routine quotidienne, car les Palestiniens doivent comprendre « qui est le boss ». Voilà comment on pense que l’on ramènera la sécurité en Israël, en faisant en sorte que les Palestiniens baissent tout le temps la tête. Quand tu vois les choses de l’intérieur, tu te rends compte que notre but est de contrôler les Palestiniens, pas la sécurité d’Israël. Après 51 ans d’occupation, nous n’avons toujours pas de sécurité. »