Alors que Macron vient tout juste de nommer son gouvernement, et que Bayrou porte le projet de loi de moralisation de la vie publique, une nouvelle affaire éclabousse un ministre.
Dans son numéro de ce mardi 30 mai, Le Monde révèle que Richard Ferrand, en même temps qu’il était chargé de mission pour les Mutuelles de Bretagne, présentait des lois sur ce sujet à l’Assemblée nationale. En situation de total conflit d’intérêt.
Du risque de faire campagne sur le thème de la moralisation de la vie politique… Le montage immobilier douteux révélé par le Canard enchaîné la semaine dernière n’était que la première révélation d’une série qui ne cesse de s’abattre sur le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand. Dernière en date, celle publiée ce soir par Le Monde. On apprend dans le quotidien que l’ancien socialiste, alors qu’il était député pendant le quinquennat de François Hollande, et qu’il participait activement à la présentation d’une loi sur les mutuelles, était en même temps chargé de mission pour son ancien employeur, les Mutuelles de Bretagne, et plus précisément auprès de Joëlle Salaün, sa remplaçante au poste de directeur général. Une situation flagrante de conflit d’intérêt.
Rémunéré 1250 euros par mois, selon le quotidien du soir, il touchait évidemment parallèlement ses émoluments de député. La loi dans laquelle Ferrand s’est tant investi (il la défendra plusieurs fois en séance) vise à “permettre aux mutuelles de pratiquer des remboursements différenciés selon que l’adhérent se soigne, ou pas, dans son réseau de soins agréés” précisent nos confrères de Marianne. Déposée le 16 octobre 2012, elle avait à l’époque suscité une vive opposition à droite.
Dans Le Monde, Catherine Lemorthon, présidente de la Commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, ne cache pas son malaise vis-à-vis de cette situation : “Richard Ferrand m’avait dit qu’il avait travaillé pour les Mutuelles de Bretagne, mais pour moi c’était du passé. Si j’avais su qu’il était encore chargé de mission, la question, je l’aurais posée clairement. Il était en lien d’intérêts”. L’intéressé, qui s’embrouille depuis quelques jours dans des explications toujours plus confuses, ne se démonte pas. Il estime, selon des propos rapportés par Le Monde, avoir “toujours tenu à conserver une activité professionnelle, quels qu’aient été ses mandats”. Et balaie d’un revers de la main les critiques :“Devais-je m’abstenir de défendre un principe au prétexte que je connais le sujet ?”
Source : VA