Au moins 220 chrétiens assyriens sont aux mains de l’Etat islamique (EI). Le groupe djihadiste a pris en otages les habitants de deux villages du nord-est de la Syrie, dans une zone contrôlée par des forces kurdes, a rapporté mardi 24 février l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le Conseil national des syriaques en Syrie parle quant à lui de 150 personnes enlevées.
Une autre organisation non gouvernementale, A Demand fot Action, a confirmé le rapt massif. L’attaque a eu lieu lundi à l’aube à Tal Chamirane et Tal Hermouz, deux villages chrétiens de la région d’Hassaké.
Des femmes et des enfants figurent parmi les kidnappés, selon l’OSDH, qui affirme avoir obtenu ces informations sur la foi de témoignages d’habitants ayant fui ces villages. On ne sait pas où ont été conduits les otages. Nuri Kino, fondateur d’ADA, a expliqué que 3 000 personnes avaient fui leur village à la suite du raid. Cette attaque survient quelques jours après que les djihadistes ont égorgé 21 coptes égyptiens en Libye.
Selon le journal Newsweek, ces chrétiens pourraient être utilisés par l’EI pour un échange de prisonniers avec les Kurdes. La province d’Hassaké est divisée entre les forces kurdes et l’EI avec une présence de l’armée loyaliste dans la ville du même nom.
Cependant, les unités de protection du peuple kurde (YPG, pour Yekîneyên Parastina Gel, en kurde), la principale milice kurde syrienne, mènent l’offensive dans la région et se sont emparées de vingt-quatre villages et hameaux avec pour objectif de prendre la localité de Tal Hamis, aujourd’hui aux mains des djihadistes et visée par des raids de la coalition conduite par les Etats-Unis qui ont tué quatorze membres de l’EI.
Les YPG ont également lancé une offensive dans la province de Rakka, fief de l’EI plus à l’ouest, et ont pris dix-neuf villages après avoir réussi à repousser les djihadistes de la ville frontalière de Kobané et des environs.