Dans le cadre du projet de Cité gastronomique de la ville de Dijon, l’hôpital général de la ville se voit dans l’obligation de fermer ses portes d’ici la fin de l’année 2014. Jusque là, pourquoi pas ? Mais voilà, au cœur de cet hôpital se trouve une chapelle, chère au cœur de nombreux dijonnais et qui plus est toujours en activité. La chapelle pourrait ainsi devenir une vinothèque de 800m², soit purement et simplement un espace commercial de vente de vin !
Comme le souligne Maxime Cumunel, de l’Observatoire du patrimoine religieux : « Il faut bien comprendre, ajoute-t-il, que ces chapelles étaient évidemment des chapelles d’hôpitaux au sens actuel du terme, mais aussi des chapelles ouvertes sur la rue. C’est-à-dire ouvertes à tous ; des chapelles où avaient lieu des baptêmes, des mariages, des funérailles. Des chapelles où des personnes sont enterrées. On ne peut pas les traiter comme des bâtiments ordinaires ». Évoquant la vocation de cette chapelle, il ajoute qu’elle est « premièrement universelle, puisque c’est le fond de l’Église, à savoir être accessible à tous et gratuitement. Et à défaut d’avoir une dimension cultuelle, qu’elle ait au moine une vocation intellectuelle, afin qu’elle soit valorisée et que les gens puissent l’identifier comme leur patrimoine, et non pas une boutique que l’on peut trouver n’importe où ».
Malgré les protestations de l’êveque Mgr Minnerath, la sauvegarde de la chapelle semble pour l’instant compromise. Aujourd’hui en France, plus de 270 églises sont menacées. Si l’abandon et le manque de fond a conduit à la démolition d’un peu plus d’une vingtaine d’entre elles, va-t-il également falloir se battre désormais pour conserver les églises parfaitement opérationnelles et couramment fréquentées ?!