Lu chez E&R, à propos de la tourmente dans laquelle se trouve le ministre François de Rugy suite aux révélations du journal Mediapart sur ses dîners fastueux aux frais du contribuable :
« Rien n’est simple, disait Sempé. Et la politique n’y déroge pas. Le lynchage actuel du ministre de la Transition écologique ne tombe pas du ciel et d’une information innocente de Mediapart. Mediapart n’est que le canon et ne serait rien sans les munitions et ceux qui les lui fournissent. Dans le cas qui nous intéresse, Fabrice Arfi semble être la courroie de transmission entre Émilie Frèche et le grand public…
Qui est Émilie Frèche ? « Une femme de lettres et scénariste française engagée dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme », nous dit Wikipédia. Qui liste les « œuvres » d’Émilie.
Mais œuvres c’est beaucoup dire : Émilie, nièce de Daniel Hechter (mode, PSG) est un agent sioniste des médias et intervient à chaque fois qu’il y a le feu à la maison sioniste. Nous avons longuement détaillé son intervention lors de l’émission Ce soir ou jamais de Taddeï consacrée à Dieudonné. Elle avait éructé sa haine de l’humoriste et démontré toute son obsession sioniste. Pour info elle a un DEA de philosophie du droit…
- Jérôme Guedj & Émilie Frèche
Comme le détaille Wikipédia, Émilie vit avec le socialiste Jérôme Guedj, mais elle a trois enfants avec l’écrivain Patrick Besson, un ancien rouge-brun. Quel rapport avec François et Séverine de Rugy ? Attendez, ça va venir, le politique se mêle au privé. En 2018, Émilie sort chez Stock un livre qui s’appelle Vivre ensemble. Jusque-là, rien que de très normal. Sauf que ce bouquin, que personne n’a lu, et pour cause, raconte une histoire qui semble pas très éloignée de la vie d’Émilie, qui se voit donc en personnage de roman. On n’est pas dans Balzac, loin de là, on est dans Frèche.
Là où ça se complique, c’est que Jérôme Guedj, l’actuel compagnon d’Émilie, a eu un enfant dont Émilie a la garde alternée, famille recomposée oblige, avec Séverine Servat, journaliste people pour l’hebdomadaire Gala (on la surnomme Lady Gala). Notons en passant que Séverine est une macroniste convaincue et avant l’heure : « Je suis très pro-Macron. J’ai embêté tout le monde. Sur Facebook, j’étais à fond la caisse ! » dit-elle à l’hebdo Femme actuelle. Dans ce même article, Séverine donne une preuve de l’écologisme de son mari :
« Au début, quand on s’est rencontrés, je faisais du tri sélectif pour les papiers, mais j’avoue que le verre… Je ne le mettais pas de côté. Un jour, j’ai pris mon yaourt dans un pot en verre et je l’ai jeté dans la poubelle normale. Il est allé le chercher à la main ! C’est un peu traumatisant à vivre. »
Là on rigole, mais l’affaire devient beaucoup plus sérieuse quand on ouvre les pages du livre d’Émilie :
« Ce soir-là, le rabbin Myriam Barnazy venait rue de Belzunce faire réviser à Léo la paracha de sa bar-mitsva. […] Pour faire l’intéressant, Salomon n’avait rien trouvé de mieux à chaque cours, que de s’installer dans l’entrée avec ses Kapla et d’y construire des églises. Oui, de belles et grandes églises avec des clochers plus hauts que lui, ça l’amusait beaucoup, “car vous comprenez, disait-il à Myriam Barnazy au moment où elle arrivait et au moment où elle repartait, moi, même si je m’appelle Salomon et que je suis circoncis, eh bien je ne suis pas juif, puisque ma mère ne l’est pas, c’est même elle qui me l’a dit”. Il lui arrivait aussi de se mettre à chanter à tue-tête les chants de Noël allemands qu’il avait appris à la chorale de son école, tandis que, dans le séjour, Myriam et Léo chantaient en hébreu. »
On devine un petit contentieux entre juifs et chrétiens, mais l’intérêt de cet extrait n’est pas là : les noms sont évidemment à code et « Salomon » recouvre peut-être l’enfant dont elle a la garde alternée. On rappelle que « Salomon » est le fils de Jérôme Guedj et Séverine Servat. Il y a donc du tirage entre les deux foyers, ce qui est courant dans les histoires de divorce et de famille recomposée, mais avec une composante religieuse en plus !
Et cerise sur le clafoutis, avant que le roman ne sorte, Émilie fait appel aux services d’un avocat, et pas n’importe lequel : Me Jakubowicz ! En face, la maison Servat a pris William Bourdon, autre ténor du barreau… Pourquoi tous ces défenseurs ? Parce que Séverine a obtenu, par des voies détournées, le manuscrit du roman où son personnage ne brillait pas de mille feux… Séverine accuse Émilie d’atteinte à la vie privé, et cette affaire rappelle étrangement une autre affaire, identique dans la forme, et dans la haine : celle du livre de Christine Angot qui salissait l’image de l’ex-compagne de Doc Gynéco… Pour cela, Christine a été condamnée à payer 40 000 euros à la partie adverse.
Bibliobs, le site littéraire très fourni du Nouvel Obs, où l’on peut trouver quantité d’informations, détaille la relation entre les deux femmes. Voici un extrait qui donne une idée du rapport entre les deux femmes (« Julie » c’est Séverine) :
« Avec la publication de ce livre, Julie a perdu la maîtrise de son destin. Elle ne contrôle plus rien : ni son histoire, ni son passé, ni sa vie – et nous assistons entre rire et larmes à son naufrage. Elle est devenue un personnage de roman, une marionnette entre les mains de l’auteur. Or contre cette toute-puissance, que peut-elle ? Rien. »
Il s’agissait d’une « nouvelle » – l’euphémisme pour règlement de comptes – parue deux mois avant la sortie du livre Vivre ensemble… L’Obs en a fait un article le 14 août 2018 en ligne et le 16 août dans sa version papier.
« Ce texte entre en résonance avec l’actualité d’Émilie Frèche. À quelques semaines de la parution de “Vivre ensemble”, son nouveau roman, Séverine Servat de Rugy, l’ex-compagne de l’ancien député socialiste Jérôme Guedj, avec lequel vit la romancière, a tenté de faire interdire le livre pour “atteinte à la vie privée”, avant de dénoncer un “braconnage” dans son intimité et dans celle de son fils.
[…]
Avec “Vivre ensemble”, Émilie Frèche signe un roman inspiré de cette recomposition familiale ratée. Le personnage évoquant Séverine Servat de Rugy y est caractérisé de façon dégradante, tout comme celui de l’enfant. Le roman a toutes les apparences d’une vengeance. »
Voici ce qu’Émilie a répondu à l’hebdomadaire de gauche :
« Je ne connais pas cette femme. MdeS [le nom du personnage dans lequel Servat de Rugy se reconnaît] est un archétype, celui de l’ex-femme qui pourrit l’existence. (…) Je suis navrée que cette femme se reconnaisse à travers ce portrait en effet peu élogieux. » »
Conclusion sans appel de L’Obs :
« Frèche savait que la parution de “Vivre ensemble” ferait souffrir Séverine Servat de Rugy, et était tout à fait consciente des enjeux moraux et judiciaires de son travail. Le ton autosatisfait de sa nouvelle laisse même penser qu’elle se réjouissait de faire mal. L’affaire devient un cas, aussi étrange que pervers, d’agression littéraire avec préméditation. »
Nous assistons donc à un règlement de comptes privé qui s’est probablement transformé en règlement de comptes public, avec tir à trois bandes qui vise l’épouse à travers le mari, ministre de la République. La volonté de faire mal est donc passée par l’officine Mediapart sous la plume de l’agent Fabrice Arfi, formé à la méthode Plenel (récupérer un dossier tout ficelé et balancer au profit d’une entité restée dans l’ombre), ce qui est loin d’être du journalisme puisqu’on ne connaît pas les tenants de l’affaire. Quant aux aboutissants, tout le monde peut les voir : ils sont dans l’œil du cyclone
Bonus
Frèche a tenté d’expliquer la violence de son « roman » dans une longue interview donnée à Bibliobs :
Le fils de Séverine Servat de Rugy et Jérôme Guedj a souffert, si on en croit l’assignation envoyée par Me Bourdon à votre éditeur, « d’importantes difficultés ». C’est aussi ce qui ressort de votre livre. Il est, ou a été, un petit garçon en souffrance. Or je dois admettre que j’ai trouvé le livre violent à son endroit. La crainte d’aggraver cette souffrance a-t-elle été un sujet de réflexion pour vous pendant l’écriture du livre ?
L’enfant dans mon livre est en effet en souffrance. Essentiellement parce que le couple qui l’a mis au monde n’a jamais réussi à « vivre ensemble », ni ensemble, ni séparément – eh oui, on en revient encore à mon titre, que j’ai tenté de décliner dans tous les rapports humains de ce texte. Mais l’enfant de mon roman n’est pas l’enfant avec lequel je vis une semaine sur deux ! Celui-là est scolarisé dans la même école que mes fils, a des amis, ne porte pas son cartable en permanence même pour dormir, pratique tout un tas d’activités scolaires, part chez mes parents en vacances – bref, il va très bien.
Il ne faut pas prendre les romans pour la réalité ! Encore une fois, le sujet de ce texte est la violence et la fraternité. On oublie toujours que dans le texte qui fonde notre société occidentale, je veux parler de la Bible, la première expérience de fraternité est un fratricide. La violence précède donc toujours la civilisation, et vivre ensemble est donc un risque en même temps qu’une épreuve. Ce que vivent Léo et Salomon dans cet appartement de la rue de Belzunce, c’est le mythe revisité d’Abel et Caïn. Nous ne sommes pas du tout dans une autofiction. Je précise d’ailleurs que le texte est écrit à la troisième personne, ce qui me met, moi l’auteur, à une distante évidente de tous mes personnages.
Pour information, quand le livre de Frèche est sorti, l’éditeur (Stock) a « accepté » l’insertion d’un encart reconnaissant une atteinte à la vie privée. »