Les donneurs de leçons américains sont pris la main dans le sac. Ce qu’ils reprochent à leurs ennemis (Saddam Hussein, Kadhafi, El Assad, etc.), ils n’hésitent pas à le mettre en pratique. Mais si c’est pour le bien des peuples, contre le terrorisme et pour la démocratie… On ne peut que s’écraser…
Si Obama a officiellement mis un terme à ses pratiques, n’oublions pas qu’au Pakistan en 2013, les USA ont liquidé plus de 2300 (voir ici) personnes en grande partie par le biais de drones…
Les démocrates règlent leurs comptes avec l’administration Bush. Après cinq ans d’enquête, une commission du Sénat américain a publié un rapport de 499 pages sur les techniques renforcées d’interrogatoire de la CIA entre 2001 et 2009. Voici les cinq éléments essentiels.
1. Des interrogatoires «bien pires» que ce que la CIA avait révélé
Le rapport emploie le mot «torture» à 131 reprises. Au moins un détenu, Gul Rahman, est décédé pendant sa captivité. «Les détenus de la CIA ont été torturés», écrit la présidente démocrate de la commission, Diane Feinstein. Les méthodes étaient «brutales et bien pires» que ce que la CIA avait admis. «Le waterboarding (simulation de noyade, ndr) était dangereux pour la santé, provoquant des vomissements et des convulsions.» L’un des 39 détenus soumis à ces méthodes, Abou Zoubaydah, est resté «sans réaction, avec des bulles sortant de sa bouche». La CIA décrit les interrogatoires du cerveau-présumé des attentats du 11-Septembre, Khalid Sheikh Mohammed, comme «une série de quasi-noyades». Des prisonniers ont été privés de sommeil pendant 180 heures, soit plus d’une semaine, et ont eu «des hallucinations». Parmi les autres techniques épinglées: des bains glacés, des humiliations par la nudité, une exposition à des insectes ou encore une «hydratation rectale».
2. Des conditions de détention catastrophiques
Quand ils n’étaient pas torturés, les détenus vivaient dans des prisons secrètes (dont la localisation reste censurée) dans de «très mauvaises» conditions. Dans un site surnommé «le donjon», ils étaient attachés, nus, les mains au-dessus de la tête, pendant une durée pouvant aller jusqu’à 22 heures par jour. Contrairement à ce qu’avait affirmé l’ancien patron de la CIA, Michael Hayden, les prisonniers n’avaient pas toujours accès à un saut pour se soulager et certains étaient vêtus de couches.
3. Des méthodes «inefficaces»
«Ces techniques renforcées d’interrogatoire n’étaient pas un moyen efficace d’obtenir des résultats», estiment les sénateurs. La CIA elle-même reconnaît dans un rapport interne que sept détenus torturés «n’ont pas révélé d’informations utiles» ou qu’ils ont «inventé des menaces». De meilleurs résultats ont été obtenus via des interrogatoires «traditionnels».
4. La CIA a menti sur l’efficacité des méthodes
L’agence est accusée d’avoir menti à la Maison Blanche, au Congrès et au public sur l’efficacité de ses interrogatoires, notamment sur des menaces déjouées. Le comité a examiné «20 exemples» et «n’a pas trouvé de lien» entre les interrogatoires et le succès des opérations. La CIA a également détruit plusieurs enregistrements vidéo dérangeants.
5. 20% des prisonniers détenus illégalement
Sur 119 prisonniers, au moins 26 étaient détenus illégalement. Le rapport cite notamment le cas d’un détenu «déficient intellectuel» qui a été emprisonné «pour faire pression sur sa famille» afin d’obtenir des informations. Sur ces 119 détenus des prisons secrètes de la CIA, 15 se trouvent encore à Guantanamo, six ans après la promesse d’Obama de fermer ce centre de détention.
Source : 20minutes