Billet de Jean-Yves Le Gallou pour lagauchematuer.fr :
L’histoire a de quoi faire frémir ; après un long silence, elle filtre en douceur dans la presse. Dans la nuit du nouvel an, environ un millier de jeunes gens « de dix huit à trente cinq ans, apparemment d’origine arabe ou nord africaine » selon la police, ont encerclé et agressé sexuellement plus d’une centaine de femmes dans la ville de Cologne ; 121 plaintes ont été déposées (NDCI : plus de 160 à l’heure actuel), dont deux pour viols. A Hambourg, Stuttgart, et même à Zurich, en Suisse, à Helsinki, en Finlande, et en Autriche des faits de même nature ont été perpétrés… avec une moindre ampleur, cependant.
16 suspects ont été identifiés, presque tous originaires d’Afrique du Nord. Le ministre de la Justice fédérale a évoqué la possibilité d’une préméditation et d’une synchronisation générale des attaques.
Les grands medias se sont révélés curieusement attentistes ; il aura fallu attendre quatre jours pour qu’ils relaient la nouvelle. La chaîne publique ZDF s’est excusée, je cite : pour le « Jugement erroné » qui l’a conduite à ne pas l’évoquer plus tôt.
Depuis, les formules lénifiantes fusent de la part de la police comme de celle des politiques : beaucoup nient tout lien de cause à effet entre l’immigration et l’événement. La maire de Cologne n’a rien trouvé de mieux que d’inciter les femmes à avoir une tenue adaptée à leurs agresseurs c’est à dire, implicitement, à porter une burka. Elle a en outre ajouté « Nous n’avons aucun indice montrant qu’il puisse s’agir de réfugiés séjournant à Cologne » ; pourtant, la police a noté que les agresseurs étaient presque tous Syriens.
Angela Merkel a hier eu des paroles fortes contre les agresseurs, et a appelé à un débat sur l’identité nationale allemande. Elle a insisté sur la nécessité de faire respecter par tous les valeurs communes de l’Allemagne. Mais ces paroles seront elles suivies d’actes précis ?
La situation de la chancelière est on ne peut plus délicate. Sa politique de la porte ouverte commence à faire ressentir ses effets pervers. 1,1 million d’immigrés sont entrés sur le territoire allemand en 2015. Or, la Suède a rétabli le contrôle de ses frontières le 17 décembre dernier ; le Danemark a rétabli lundi les contrôles le long de sa frontière germanique. L’Allemagne devient une impasse, un cul de sac vers le Nord.
Les immigrés stagnent donc dans la misère ; ils avaient bénéficié de la clémence des températures ; mais le général hiver surgit peu à peu et mue la précarité en drame.