La fête de l’archange Saint Michel est très populaire chez les Chrétiens et la liturgie de ce dimanche lui rend hommage.
C’est le plus grand des anges, vainqueur de Lucifer, chef de la « milice céleste », « défenseur de la foi », mais aussi… ange protecteur de la France !
Il est le patron des soldats (et en particulier des parachutistes) et de nombreux corps de métier.
Ci-dessous un article de présentation de l’archange paru dans l’excellente revue L’Héritage.
« La connaissance de Saint Michel et a fortiori la dévotion envers lui se tarissent toujours davantage au royaume des lys.
C’est une chose grave : d’abord parce qu’il occupe une place éminente dans le plan divin, et ensuite parce qu’il a une relation privilégiée avec notre nation.
Saint Michel, prince des armées de Dieu
Puisque leur confrontation est le premier fait qui nous est connu de l’archange, il est impossible de parler de Saint Michel sans évoquer Lucifer.
Ce dernier était la plus belle, la plus grande de toutes ces créatures purement spirituelles que sont les anges.
Les Docteurs lui appliquent le passage suivant d’Ezéchiel :
« Tu étais l’empreinte de la ressemblance de ton Créateur, tu étais plein de sagesse et parfait en beauté. Tu étais dans les délices du paradis de Dieu.
Toutes les pierreries ornaient ton vêtement : la sardoine, la topaze, le jaspe, la chrysolithe, l’onyx, le béryl, le saphir, l’escarboucle et l’émeraude.[1]Ces neuf pierres représentent les dons distribués entre les neuf chœurs des anges, et que Lucifer comme leur chef possédait
à lui seul.
L’or brillait sur tes vêtements et toutes sortes d’instruments de musique ont été préparés pour célébrer ta naissance.
Tu étais comme les chérubins à l’aile puissante et protectrice.
Et je t’ai placé sur la montagne sainte de Dieu, tu as marché parmi les pierres de feu.[2]C’est-à-dire qu’il occupait parmi les êtres créés jusque-là la première place.
En un mot, tu étais parfait dans tes voies dès le jour de la création, jusqu’au moment où l’iniquité s’est trouvée en toi. » (Ezéchiel XXVIII, 12-15).
Ebloui par son immense puissance, il se rebella contre Dieu et prononça son fameux “non serviam” (“je ne servirai pas”), probablement en prenant connaissance du projet de l’Incarnation, et refusant par orgueil d’adorer un Dieu-Homme.
Il entraîna dans sa chute une grande quantité d’anges, un tiers, d’après la tradition.[3]En se basant sur ce passage de l’Apocalypse (XII, 3-4) : « un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur
ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. » Les anges sont souvent
comparés aux étoiles dans la Bible, puisqu’ils appartiennent tous à un “monde céleste”.
S’en suivit un grand combat entre les créatures spirituelles, pour lequel Michel prit la tête des anges fidèles. Dieu jugea indigne de lui d’employer Sa main toute-puissante pour frapper des ennemis qui, en Sa présence, n’étaient que néant ; Il voulut leur infliger l’humiliation d’être vaincus par leurs égaux ; Il voulut laisser à Ses amis le mérite et la gloire de Le venger et de Lui montrer leur fidélité.
Michel répondit à Lucifer en s’écriant « Quis ut Deus ? » (« Qui est semblable à Dieu? »), rappelant la vanité absolue de l’orgueil et de toute rébellion contre Dieu. Ce cri lui donna son nom et sa devise.
Humilité et fidélité caractérisent Saint Michel.
Saint Michel et son armée triomphèrent des révoltés, qu’on appellera désormais les démons :
« Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » (Apocalypse XII, 7-9)
Michel prit dès lors le titre de prince de la milice céleste, et devint le champion des gens de Dieu contre les forces des Ténèbres (il est d’ailleurs particulièrement invoqué lors des exorcismes). Il est naturellement le saint patron des guerriers, comme de nombreux corps de métiers.
Saint Michel, protecteur du peuple de Dieu
Il est chargé de la défense des droits de Dieu, de son peuple, et de son épouse, la sainte Eglise.[4]L’archange Gabriel dit au prophète Daniel : « Michel se tient constamment debout pour la défense du peuple de Dieu ».
Quand le féroce Attila, après avoir semé la terreur parmi les peuples, arriva devant un faible vieillard, le pape saint Léon, aux portes de Rome, il eut une apparition qu’il décrivit à ses hordes barbares : « J’ai vu, à côté du vieillard, un personnage revêtu d’habits sacerdotaux, avec une épée nue et un air si terrible que j’en ai été effrayé ». C’était saint Michel, protecteur du souverain Pontife et de l’Eglise.
Cet adjectif signifie qu’il est chargé de mener les âmes des morts à leur dernière demeure après le Jugement. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il est cité dans l’offertoire de la messe des défunts.
Devant peser les âmes des trépassés, il est souvent représenté tenant une balance à la main. Après le Christ, bien sûr, il tient la seconde place lors du Jugement dernier.
S’appuyant sur saint Thomas, Bellarmin et Suarez déclarent que saint Michel est l’Ange patron de la bonne mort. Ce rôle supérieur justifie donc une fervente dévotion à Saint Michel, réputé pour être très soucieux du salut de ceux qui lui rendent un culte. On lui impute ainsi plusieurs miracles permettant à certains de ses serviteurs de voir leur mort reculée de quelques jours, leur laissant le temps de s’y préparer.
Cette bienveillance active explique l’étonnante parole de Saint Alphonse de Liguori : « la dévotion à saint Michel est un signe de prédestination ».
Saint Michel pesant les âmes.
A gauche, le Diable, aidé d’un démon, tente de perturber l’archange et de faire pencher la balance de son côté, en vain.
Saint Michel et la France
Les véritables nations ont, comme les individus, chacune un ange tutélaire[5]Le prophète Daniel parle de l’opposition entre Saint Michel, protecteur de l’ancien Israël, et l’ange gardien de la Perse. qui a pour charge de les éclairer, de les guider et de les protéger tant qu’elles sont fidèles à la mission que le Créateur leur confie.
Or l’ange gardien de la France n’est autre que saint Michel lui-même !
Quel motif d’espérance pour tous les patriotes effrayés par l’état de putréfaction de la France ! Quel sujet de honte pour tous les traîtres catholiques qui renient notre nation, notamment au profit de chimères européistes ou séparatistes…
Quand jadis les Hébreux maintenaient tant bien que mal le vrai culte au milieu des peuples païens, Michel protégeait cette nation élue.
Puis, une fois le judaïsme ancien rendu caduc par l’avènement du Christ, il semble que ce soit à l’Empire romain, devenu chrétien, qu’échut ce rôle de « champion de Dieu » parmi les peuples. Mais les successeurs de Constantin failliront et l’Empire disparaîtra sous les invasions…
C’est ensuite le peuple franc qui va endosser le rôle glorieux « d’épée et de bouclier de l’Église ».
Le pacte est scellé près de Tolbiac, lors d’une bataille contre les Alamans, où Clovis et ses hommes sont dans une posture désespérée. Suite aux efforts, à la patience et aux prières de son épouse sainte Clotilde, le roi des Francs promet au Dieu des Chrétiens de se convertir s’il lui accorde la victoire.
Le miracle se produit[6]D’après certains auteurs, Michel apparut, combattit et terrifia les Alamans, nous donnant ainsi miraculeusement la victoire. et Clovis se fait baptiser avec ses guerriers, entraînant la conversion de tout le royaume.
La France, première nation chrétienne, prend la tête de toutes les autres.
Le pape Anastase écrit à Clovis : “Daigne le Seigneur accorder à vous et à votre royaume sa divine protection ; qu’il ordonne à saint Michel, qui est votre prince et est établi pour les enfants de votre peuple, de vous garder dans toutes vos voies, et de vous donner la victoire sur tous vos ennemis”.
Depuis, l’archange a accompagné attentivement la marche du peuple franc à travers les siècles, multipliant les interventions.
Ainsi Charles Martel enverra son épée au Mont Saint Michel, estimant avoir été assisté surnaturellement par l’ange. Pour les mêmes raisons, Charlemagne, après son expédition contre les Saxons, fera peindre l’image de St Michel sur ses drapeaux avec la devise « Voici Michel qui m’a secouru ».
De nombreux monarques français feront œuvre de piété publique envers Saint Michel, notamment en marchant vers le Mont.
Alors que tout semblait perdu pour notre nation, Saint Michel va exhorter Jeanne d’Arc[7]A cette occasion, Saint Michel se présente à la jeune bergère comme « l’ange de la France »., la guider et l’assister afin qu’elle rende à notre patrie son honneur, sa liberté et sa nationalité. D’ailleurs, d’après les chroniqueurs de l’époque, lorsque l’armée de Jeanne délivra Orléans un 8 mai (une des fêtes de Saint Michel), on vit apparaître l’ange sur le pont, au moment de l’assaut, repoussant les Anglais.
La haute qualité de « l’ange de la France » et son action passée pour elle nous rappellent la mission exceptionnelle qui est celle de notre peuple, et la place particulière que la France occupe au rang des nations.
La dévotion à Saint Michel est un devoir incontournable qui permet :
– d’honorer un être particulièrement proche de Dieu, et qui joue un rôle éminent dans la Création.
– de remercier l’ange gardien de la France et d’implorer son secours pour que notre pays soit délivré de maux difficilement guérissables.
– de s’assurer une puissante assistance dans la lutte contre les Ténèbres, et une protection précieuse, spécialement quand vient l’heure de quitter ce monde. »
Prière à Saint Michel, donnée par Léon XIII, qui invitait à la réciter au moins une fois par jour :
« Saint Michel Archange,
défendez-nous dans le combat ;
soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon.
Que Dieu exerce sur lui son empire,
nous vous le demandons en suppliant!
Et vous, Prince de la milice céleste,
repoussez en enfer, par la force divine,
Satan et les autres esprit mauvais
qui rodent dans le monde pour la perte des âmes.
Ainsi soit-il. »
Notes
1. | ↑ | Ces neuf pierres représentent les dons distribués entre les neuf chœurs des anges, et que Lucifer comme leur chef possédait à lui seul. |
2. | ↑ | C’est-à-dire qu’il occupait parmi les êtres créés jusque-là la première place. |
3. | ↑ | En se basant sur ce passage de l’Apocalypse (XII, 3-4) : « un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. » Les anges sont souvent comparés aux étoiles dans la Bible, puisqu’ils appartiennent tous à un “monde céleste”. |
4. | ↑ | L’archange Gabriel dit au prophète Daniel : « Michel se tient constamment debout pour la défense du peuple de Dieu ». |
5. | ↑ | Le prophète Daniel parle de l’opposition entre Saint Michel, protecteur de l’ancien Israël, et l’ange gardien de la Perse. |
6. | ↑ | D’après certains auteurs, Michel apparut, combattit et terrifia les Alamans, nous donnant ainsi miraculeusement la victoire. |
7. | ↑ | A cette occasion, Saint Michel se présente à la jeune bergère comme « l’ange de la France ». |