Lundi, le chef du gouvernement socialiste espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a appelé les pays sud-américains à former une « union latino-américaine » similaire à celle de l’Union européenne.
« Je serais grandement en faveur d’une union latino-américaine, ce serait un grand projet », a expliqué Zapatero à l’occasion d’une conférence de presse dans le cadre du sommet Europe-Amérique latine-Caraïbes qui se tient à Madrid. Le chef d’État espagnol a également expliqué que l’union des pays européens avait été bénéfique pour leur économie.
Sachant, particulièrement aujourd’hui, combien cette union a été bénéfique pour nos économies, petit exercice de décryptage:
– L’Amérique du sud est traditionnellement une zone d’influence États-unienne, l’oncle Sam ayant chassé (ou contenu) les puissance européenne dans ce secteur;
– Les Etats-Unis, première puissance mondiale au déclin parfois annoncé, ont lancé un projet de ZLÉA (Zone de Libre Échange des Amériques) devant unifier l’ensemble des pays nord et sud-américain (Cuba excepté);
– Un processus de régionalisation favorise la puissance extérieure qui en est l’initiatrice; exemple de l’Union Européenne lancée par les Etats-Unis (se reporter aux travaux de François Asselineau) (le système d’union douanière originel ayant été supplanté par le modèle libéral anglo-saxon);
-L’Espagne est une puissance de référence pour l’Amérique latine, au moins sur le plan culturel et linguistique; puissance souhaitant un tel rassemblement.
Le gouvernement espagnol ne fait donc certainement pas cette proposition par pur hasard ou altruisme. Il va falloir s’attendre à une lutte d’influence en Amérique du Sud entre l’Espagne, au travers de son projet de régionalisation, et les États-Unis et leur projet de ZLEA.
François Bon
« avait été bénéfique pour leur économie. »
Voilà un point de vue bien partisan.