Condamné pour avoir tué sa compagne, Marie Trintignant, en 2003, sous les coups, Bertrand Cantat, ancien chanteur du groupe mythique Noir Désir, va sortir un album solo, en se permettant de faire une morale larmoyante sur la question du Brexit et des migrants.
Bénéficiant d’une complicité médiatique datant de l’époque – post meurtre – où le chanteur brillait avec un groupe qui a fait vibrer (et fait encore vibrer) plusieurs générations, ce retour sous forme de « père la morale » pour quelqu’un qui a fait 8 années de prison pour homicide peut paraître particulièrement inapproprié et choquant.
On aurait préféré qu’il en reste à l’intimité et à la modestie du groupe Détroit, dont le premier album sorti en 2013 a permis à Cantat de poursuivre la musique (il a purgé sa peine, quoi de plus normal) sans pour autant se prétendre une quelconque légitimité à faire de la politique.
Avec la chanson *« l’Angleterre » *– première révélation d’un album solo qui sortira en décembre Bertrand Cantat – il signe son retour aux années politiques et révoltées de *Noir Désir*. Et si l’on ne se lasse pas d’entendre et de réécouter *« Comme elle vient »* , « *Marlène », « Tostaky* » ou *« Un jour en France » (*y compris sans en partager le contenu), on accepte moins d’entendre Cantat – qui a ôté la vie d’une femme, de sa femme depuis – nous expliquer que le Brexit, c’est mal, et que les migrants seraient maltraités par la forteresse Europe – surtout dans un contexte où notre continent est en passe d’être démographiquement submergé.