Changement à la direction de Rivarol

Camille-Marie Galic, directrice du fameux hebdomadaire Rivarol depuis 1983, tire sa révérence. Le nouveau responsable de la plus ancienne publication de la résistance nationale (1952) est Jérôme Bourbon.
Le mot d’adieu de Mme Galic :

Tirer sa révérence…

 70 ans d’âge, 48 années de présence ininterrompue à RIVAROL dont 27 en tant que directeur et rédacteur en chef. Près de trois décennies qui comptent double en raison des responsabilités écrasantes induites par de telles fonctions, des soucis sans nombre, et pas seulement judiciaires, qui m’ont accablée : problèmes incessants dans notre gutenbergeoise imprimerie des Marais, aussi bien avec les machines hors d’âge qu’avec les camarades syndiqués du Livre, bons professionnels mais fichus caractères, passage brutal du “plomb” à l’informatique dernier cri, attentats, incendie, déménagements… Et surtout, pendant la dernière décennie, disparition de collaborateurs et amis très chers — Edith Delamare, Jean-François Chiappe, Charles Filippi, Michel Peltier, A.D.G., Noëlle Saclet…

Après le décès de mon prédécesseur et mentor Maurice Gaït, mort à la tâche un matin de novembre 1983 après avoir mis la dernière touche à son ultime éditorial, Maurice Bardèche, intime de Gaït depuis l’Ecole normale supérieure, l’avait comparé au « légionnaire avançant dans la tranchée, ployé sous le poids de son barda ». L’image m’avait alors frappée par son caractère si sombre. A mon tour dans la tranchée, chargée du barda, j’en ai vite reconnu la justesse.

Bien sûr, j’ai connu de grandes joies. D’abord l’attachement, l’affection même, de la plupart des lecteurs, nous considérant comme des membres de leur famille et prêts à tous les sacrifices pour nous soulager de nos difficultés financières.

Des joies politiques aussi, pour lesquelles je voue une grande reconnaissance à Jean-Marie Le Pen. Sans lui, sans sa vista politique, la droite nationale sortie pantelante de l’agonie de l’Algérie française, puis découragée et atomisée par le score décevant (encore qu’honorable, compte tenu des circonstances) de Jean-Louis Tixier-Vignancour à la présidentielle de 1965, serait-elle devenue « l’astre noir » autour duquel se détermina pendant vingt ans la politique française et qui inspira tant de mouvements à l’étranger ? Sans Le Pen condamnant en août 1990 —contre son propre électorat — l’opération « Bouclier du désert » lancée par les États-Unis contre l’Irak tombé dans le piège (monté par Washington) du Koweït, Villepin aurait-il prononcé en 2003 à l’ONU le fameux discours, hostile à la nouvelle croisade contre Saddam Hussein, qui fit sa gloire ?

Dans les années 70 de l’autre siècle, nul n’aurait espéré une telle visibilité, un tel rebond de notre famille politique. Certes, la crise de 1998 devait casser cette dynamique mais, du “séisme” des élections européennes de 1984 à la « divine surprise » du 21 avril 2002 — si traumatisante pour l’Establishment qu’il y répliqua par l’hystérique mais efficace « quinzaine de la haine » —, nous avons connu quelques moments de jubilation que ni René Malliavin, fondateur de RIVAROL en 1951 après avoir lancé la revue Ecrits de Paris, ni Maurice Gaït n’auraient même imaginés. Je mesure donc la chance inouïe de les avoir vécus… et avec vous, amis lecteurs, d’y avoir peut-être contribué. Il y a beau temps que notre hebdomadaire n’est plus cité dans les revues de presse, mais il continue d’être très lu dans les rédactions et les cénacles politiques.

Mais alors, me direz-vous, pourquoi partir ?

J’ai pris officiellement ma retraite le 31 juillet 2008 afin d’être une moindre charge pour le journal et avec l’intention de lever progressivement le pied car l’âge et la lassitude se faisaient sentir. Mais je ne sais pas faire les choses à moitié et il est difficile en outre de renoncer aux responsabilités quand on les a exercées si longtemps. De l’autorité à l’autocratisme, il n’y a qu’un pas ! La fatigue et surtout une vue de plus en plus basse (certains d’entre vous savent que je suis atteinte de glaucome) rendant difficile et même dangereux un travail rédactionnel exigeant et sérieux, m’ont enfin amenée sur le chemin de la raison.

Je tire donc ma révérence mais ne m’en vais pas au hasard : je reste secrétaire de l’association des Amis de RIVAROL et conserve à titre bénévole, comme la chère Renée Versais avant moi, la rédaction en chef d’Ecrits de Paris, la confection d’un mensuel étant moins contraignant que celle d’un hebdomadaire qui vous cloue sept jours sur sept au turbin et vous arrime chaque jour une huitaine d’heures à l’ordinateur. De plus, je vous retrouverai parfois dans les colonnes de RIVAROL, mais de manière ponctuelle, à titre d’invitée, ou de conseil. Et je vous laisse entre de bonnes mains : celles de Jérôme Bourbon, pilier depuis 1999 de notre équipe, où il a surabondamment fait ses preuves. J’avais moins de 43 ans quand la mort soudaine de Gaït me mit du jour au lendemain à la tête du journal, où je crois n’avoir pas démérité. Jérôme a 37 ans, une immense culture politique, de l’enthousiasme et de l’énergie, il “maintiendra” lui aussi.

Place aux jeunes et à vous, amis lecteurs qui m’avez si longtemps lue et soutenue, à vous amis journalistes qui m’avez fidèlement apporté votre si précieuse collaboration et qui continuerez à faire de RIVAROL un hebdomadaire assez exceptionnel, toute ma gratitude !

Camille GALIC.

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l L’adresse galic@)rivarol.com n’étant plus désormais en service, tous les courriels concernant la rédaction de RIVAROL devront être adressés à jeromebourbon@yahoo.fr.

Seuls les courriels concernant exclusivement la rédaction d’Ecrits de Paris devront m’être adressés à camille.ggalic@orange.fr (NB : ggalic), l’adresse postale restant celle des Editions des Tuileries, 1 rue d’Hauteville, 75010 Paris.

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8 commentaires concernant l'article “Changement à la direction de Rivarol”

  1. Une page se tourne.

    Bon vent à CMG et un sacré coup de chapeau à cette grande Dame du journalisme qui a porté haut notre hebdomadaire favori.

    Bon courage à Jérome Bourbon pour la reprise du flambeau, à lui de maintenir, et de continuer le combat !

  2. merci d ‘avoir consacré tant de temps à tenter de faire comprendre au public l’intérêt de necessent pour beaucoup, de faire de la propagendce b lanche.J’écriavias pour déoncer le travail au noir (lamoitié des emploisBTP d’après.. Bernard Tapie en 1998,);Sur 7rénovations d’appartements dans le même immeulbe le s 7 faites par de gros prop riétaires ou surtout des « petites »agences sans scrupules:malgré les 5% de TVA réduite, ils préfèrent « couper  » aux charges sociales…Il faut bien le dire à nos naïofs jeunes qui n’arrivent pas à être ,eux ,employés…idem pour les co, nducteurs de camion.etc .. Encore merci

  3. Il faut lire et relire Maurice Bardèche , particulièrement ses analyses sur les pitreries du tribunal de Nuremberg ..
    Voilà ce qu’un ministère de l’Education Nationale devrait promouvoir !

  4. Malgré tout, il faudrait quand-même que Bruno Gollnisch intervienne pour calmer le nouveau rédacteur en chef de Rivarol qui fait plus de mal à notre cause qu’à nos adversaires !!! Son anti-judaïsme est autant grotesque que […]

  5. Voici un « adieu » qui a été conforme aux articles qu’elle a rédigé : manque de sincérité et mensonges sont comme le ridicule. Ils ne tuent plus !

  6. à ANONYME : je ne pourrai pas soritr de ma réserve avant, au moins, 1 mois pour des raisons juridiques. Désolé, il faudra patienter pour comprendre mon message dont je maintiens, plus que jamais, la teneur. Cependant, le « nouveau » RIVAROL a un ton offensif et « militant » nationaliste. Continuez à le lire, vous avez fait le bon choix.

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