Kosovo : l’enquête sur le trafic d’organes avance

Notamment grâce au témoignage d’un Canadien qui a profité des services de la clinique Medicus.

Un Canadien a raconté, vendredi, avoir payé 105 000 $ américains à un citoyen israélien en 2008 pour organiser une transplantation de rein dans une clinique du Kosovo qui aurait été utilisée des dizaines de fois par un réseau international de trafic d’organes.

Raul Fain, un Torontois âgé de 66 ans, a indiqué à un tribunal de l’Union européenne qu’il s’était mis à la recherche d’un donneur étranger après avoir appris des médecins qu’il pourrait attendre jusqu’à 12 ans avant de recevoir un organe au Canada.

M. Fain a témoigné par vidéo à partir du Canada dans le cadre du procès de sept Kosovars accusés d’être impliqués dans le réseau criminel. La loi du Kosovo interdit de prélever et de transplanter des organes. M. Fain a identifié des photos d’un immeuble comme étant la clinique Medicus, dans la capitale, Pristina, où il affirme avoir été conduit pour une transplantation de rein en 2008.

L’homme a raconté avoir rencontré à Istanbul, en Turquie, l’Israélien Moshe Harel, qui aurait organisé l’opération. Ils se seraient rendus au Kosovo ensemble, accompagnés d’un Allemand qui devait aussi recevoir un rein, et de deux femmes russes qui allaient vendre un rein.

M. Harel et le docteur Yusuf Sonmez, qui aurait pratiqué les opérations, sont toujours au large. Ils sont recherchés par les autorités européennes responsables du dossier.

Le procureur, Jonathan Ratel, a expliqué que les deux Russes étaient parmi les 20 personnes de différentes nationalités qui auraient été « recrutées grâce à de fausses promesses de rémunération » en 2008. Selon lui, le réseau promettait jusqu’à 20 000 $ aux donneurs d’organes, tandis que les receveurs devaient verser entre 105 000 $ et 132 000 $ américains.

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