Ils étaient huit à comparaître pour avoir inscrit «stop à la pub» et «stop au matraquage» à la bombe sur des panneaux publicitaires des Champs-Elysées, en plein jour, le 26 janvier 2008. Une action classique pour les membres de ce collectif qui «barbouille» ouvertement des publicités une fois par mois depuis sa création en 2005. L’élément de surprise est venu du jugement. Pour la première fois, le président du tribunal a décidé la relaxe au nom de la liberté d’expression.
Le président du tribunal correctionnel, Olivier Géron, a estimé vendredi dans son jugement qu’en apposant leurs «messages» sur les panneaux commerciaux, qui sont des espaces d’expression dans l’espace public, les militants n’ont pas commis de «dégradation», mais ont exercé leur «liberté d’expression» qui «ne saurait constituer une infraction». Le parquet, qui avait requis 3.000 euros et 300 euros d’amende contre les deux militants interpellés, et la relaxe pour les six comparants volontaires, n’a pas précisé s’il allait faire appel.
Les «déboulonneurs», qui prônent la «désobéissance civile» contre la publicité, considèrent que plus d’un tiers du million de panneaux publicitaires implantés en France ne respectent pas la loi de 1979 sur la publicité extérieure et les enseignes. Invoquant la «liberté de réception», envers de la liberté d’expression, ils réclament notamment l’alignement du format des publicités commerciales sur celui des affiches utilisées par les partis politiques et les associations, à savoir, 50 sur 70 cm. (Source)
Peut-être y a-t-il toutefois un rapport avec les bonnes relations qu’entretient ce collectif avec le secrétariat d’Etat à l’écologie ?
«Son cabinet, avec lequel nous avons déjà travaillé dans le cadre du Grenelle de l’environnement, doit nous recontacter pour fixer une réunion avant l’examen du projet de loi Grenelle 2 le 4 mai», indique Nicolas Hervé, l’un des prévenus.